Mosketch, un logiciel développé par l’EPFL et Moka Studio, permet de réaliser des animations sans être formé à la 3D. Un outil professionnel qui s’adresse à un large public, des artistes aux studios indépendants.
Réaliser un film d’animation sans budget hollywoodien: ce sera bientôt possible grâce à un logiciel créé à l’EPFL. Quelques traits de crayon suffisent pour faire sauter, nager ou danser n’importe quel personnage, animal ou créature imaginaire. Et si le résultat peut concurrencer les programmes les plus chers du marché, Mosketch ne requiert aucune connaissance poussée en animation. «Notre atout est de passer aisément de la feuille à l’espace en 3D, ce qui permet aux dessinateurs de réaliser intuitivement des animations de manière fluide», explique Benoît Le Callennec, cofondateur et CEO de la start-up Moka Studio , qui a réalisé le logiciel en partenariat avec l’EPFL.
Concrètement, Mosketch améliore et unifie deux grandes techniques d’animation: la cinématique directe, dans laquelle l’artiste modifie chaque articulation indépendamment les unes des autres, et la cinématique inverse, où l’artiste saisit et guide n’importe quelle partie du corps du personnage. Contrairement aux poids lourds du marché, Mosketch permet de passer de manière transparente d’une approche à l’autre. De plus, quelques coups de crayon suffisent pour modeler une posture complète. Enfin, les logiciels du marché manquent de flexibilité car ils demandent une préparation fastidieuse et spécifique à chaque personnage. «Grâce à des outils mathématiques plus puissants, Mosketch offre la possibilité d’animer n’importe quel personnage 3D sans exiger de préparation préalable, souligne Ronan Boulic, responsable du groupe de recherche en interaction immersive à l’EPFL. Mosketch offre ainsi une prise en main beaucoup plus simple.»
Autre nouveauté de Mosketch, les chercheurs ont optimisé l’algorithme qui calcule la posture du personnage 3D. Cet algorithme parallélisé offre ainsi un résultat 10 à 150 fois plus rapide, permettant ainsi à l’artiste de façonner la pose du personnage en temps réel. Une avancée qui sera utile à d’autres domaines de recherche tels que la réalité virtuelle ou la robotique. «Un élément essentiel en réalité virtuelle est de réduire le délai entre l’action de l’utilisateur et ce qu’il voit, explique Ronan Boulic. L’algorithme développé pour Mosketch offrira des interactions plus rapides dans des environnements complexes, par exemple pour du prototypage virtuel dans l’industrie, pour la conception de tâches complexes en robotique, voire pour le développement de robots humanoïdes.»
Plus d’infos sur www.mokastudio.com