Diabète et obésité: effets de médicaments étudiés durant la grossesse

Les auteures de l’étude: la Dre Kim Dao, cheffe de clinique au Service de
Les auteures de l’étude: la Dre Kim Dao, cheffe de clinique au Service de pharmacologie clinique du CHUV et MERclin à la FBM et la Dre Ursula Winterfeld, responsable du Swiss Teratogen Information Service (STIS). © CHUV 2024 | DIAZ Heïdi
Le Service de pharmacologie clinique du CHUV publie une étude sur les effets de médicaments contre le diabète de type 2 et l’obésité chez les femmes enceintes.

Le Service de pharmacologie clinique du CHUV publie une étude sur la prise d’agonistes des récepteurs GLP1 - une classe de médicaments à laquelle appartiennent Ozempic, Wegovy et Saxenda - en début de grossesse. Aucun risque de malformation ou d’augmentation du risque de fausse couche n’a été observé.

En vue d’améliorer les connaissances sur la sécurité des médicaments prescrits pour le diabète ou la perte de poids pendant la grossesse, le Swiss Teratogen Information Service (STIS) du CHUV, rattaché au Service de pharmacologie clinique, a collecté des données dans le cadre d’ une étude publiée dans British Medical Journal Open .

Les agonistes des récepteurs GLP1 (GLP1-RA) sont une classe de médicaments initialement prescrits pour le traitement du diabète de type 2 et, plus récemment, pour celui de l’obésité. Cette famille comprend notamment les médicaments ayant pour principe actif le liraglutide (portant le nom commercial Saxenda) et le semaglutide (portant les noms commerciaux Wegovy, Ozempic ou Rybelsus).

La prévalence du surpoids et de l’obésité chez les femmes en âge de procréer étant en hausse dans le monde, un nombre croissant d’entre elles est susceptible de prendre un GLP1-RA. Or le profil de sécurité de l’utilisation de ces médicaments est encore peu connu.

Données rassurantes

Une étude menée par le STIS du CHUV fournit des données rassurantes. Aucun risque de malformation chez les enfants exposés ou de hausse du risque de fausse couche n’a été observé.

Soutenue par le Fonds National Suisse, cette étude a été mené par le STIS en collaboration avec plusieurs autres services de tératovigilance ÜBerlin, Newcastle, Israël et Bergame). Les données d’exposition aux médicaments ont été collectées en suivant 168 grossesses de femmes exposées à un médicament de la classe GLP1-RA au cours du premier trimestre de grossesse, que ce soit pour traiter le diabète de type 2 ou l’obésité.

La médiane d’arrêt du médicament chez ces femmes était de 5 semaines de grossesse. La prise de GLP1-RA est en effet déconseillée pendant la grossesse. Les cas étudiés sont donc principalement ceux de femmes ayant pris ces traitements alors qu’elles ne savaient pas encore qu’elles étaient enceintes.

’Une aide précieuse’

’Ces résultats constituent une aide précieuse pour enrichir les connaissances scientifiques dans un domaine peu étudié. Ils permettent aussi de mieux informer les femmes et les professionnels de santé, notamment les gynécologues’, relèvent les auteures de l’étude, la Dre Ursula Winterfeld , responsable du STIS, et la Dre Kim Dao, cheffe de clinique au Service de pharmacologie clinique et Maître d’enseignement et de recherche clinique (MERclin) à la Faculté de biologie et de médecine (FBM) de l’Université de Lausanne (UNIL). Elles soulignent l’importance de documenter les cas d’exposition médicamenteuse pendant la grossesse et de suivre leur évolution.

Les spécialistes du Centre de l’obésité du CHUV rappellent que la prise de médicaments de la classe des agonistes des récepteurs GLP1 dans le but d’une perte pondérale fait l’objet d’une prescription médicale et doit être encadrée par une prise en charge médicale pluridisciplinaire et un suivi adapté.

A propos du STIS (CHUV) et de la tératovigilance:
Rattaché au Service de pharmacologie clinique du CHUV, le Swiss Teratogen Information Service (STIS) du CHUV a pour mission d’informer et de conseiller les professionnel-le-s de santé sur la sécurité et les risques liés à l’utilisation de médicaments pendant la grossesse et l’allaitement. Simultanément, le STIS recueille dans une base de données les expositions qui lui sont rapportées via les demandes de conseil, ainsi que les conséquences observées chez l’enfant après la naissance afin d’améliorer les connaissances sur de nouveaux médicaments.