Rencontre avec une chercheuse HEdS : Angéline Chatelan

La HEdS vous propose de découvrir le portrait de Angéline Chatelan. Une diététicienne HES pour qui l’analyse de données donne l’eau à la bouche et qui, lorsqu’il s’agit de s’investir dans un projet, n’y va pas avec le dos de la cuillère ! Vous l’aurez compris, la professeure Chatelan est une grande chercheuse et nous sommes ravis qu’elle nous ait accordé de son temps précieux pour une interview.

Est-ce que tu pourrais te présenter pour celles et ceux qui ne te connaitraient pas encore ?

Je suis professeure assistante au sein de la filière Nutrition & diététique. J’ai débuté ma formation à la HEdS-Genève. Durant mes études, j’ai très vite compris que j’avais plus d’affinité avec la prévention et la santé publique, qu’avec la pratique clinique hospitalière ou en cabinet. J’ai donc eu très tôt la volonté de m’engager sur la voie de la santé publique et de la recherche. Une fois mon diplôme Bachelor en poche, j’ai obtenu un poste d’assistante HES au sein de l’école. En parallèle, j’ai entamé des cours d’anglais dans l’objectif de poursuivre mes études en Angleterre. Après deux ans d’assistanat, je me suis inscrite dans une université à Southampton pour faire un Master en Santé publique et Nutrition. Après le master, j’ai occupé plusieurs postes de diététicienne, notamment à l’OMS, chez Nestlé et WeightWatchers. Puis est arrivée la grande enquête nationale « menuCH ». Il s’agissait d’un mandat de recherche sur l’alimentation initiée par la confédération et confié au CHUV. On m’a offert le poste de co-coordinatrice de l’étude et j’étais ravie. C’est là que je suis véritablement entrée dans le monde de la recherche. Je voyageais dans la Suisse pour former et organiser la collecte de données sous la supervision d’une professeure. Une fois les données obtenues, il fallait quelqu’un pour les analyser et la confédération m’a offert la chance d’en faire ma thèse doctorale. Après trois années intenses, j’ai obtenu mon doctorat. J’ai poursuivi avec deux post-doctorats : un post-doctorat dans une université belge sur la consommation des boissons sucrées chez les ados et l’effet des taxes ainsi qu’un autre lors d’un projet FNS en collaboration avec l’Iran sur les édulcorants et leurs effets sur le microbiote. Par la suite, j’ai obtenu un poste de professeure assistante à la HEdS-Genève, que j’exerce depuis trois années.

Qu’est-ce qui t’a décidé à orienter ta carrière vers la recherche ?

C’est pendant le Master que j’ai compris. Je suis perfectionniste, j’adore l’analyse de données (oui, oui) et j’ai toujours aimé enquêter et aller au fond des choses. J’étais donc, a priori, faite pour la recherche.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans la recherche ?

Je pourrais dire encore une fois que c’est l’analyse de données - car je ne m’en lasse pas - mais il y a évidemment d’autres aspects qui me plaisent. J’ai, par exemple, énormément de plaisir à superviser et coacher des jeunes chercheuses et chercheurs dans leur travaux de BSc, MSc, et PhD.

J’aime aussi cette liberté académique que nous avons quant au choix des sujets de nos recherches. La seule condition est d’obtenir un fond. Ça rend le travail vraiment passionnant.

Quels sont tes objectifs à moyen et long terme ?

Je dirai qu’à moyen terme, j’aimerais maîtriser les différents aspects de ce nouveau poste et continuer mes projets de recherche en cours. A long terme, j’ai des projets pour monter des formations continues en nutrition ou encore développer des conseils nutritionnels personnalisés pour les patient-es afin d’anticiper les carences alimentaires.

Quels conseils donnerais-tu à une future chercheuse ou un futur chercheur ?

Le premier conseil serait de bien maîtriser l’anglais - c’est indispensable aujourd’hui. Il faut aussi aimer la rigueur, la précision et aller au fond des sujets qui nous intéressent. Ce sont des valeurs qui ne sont plus tellement à la mode actuellement, mais qui sont importantes si l’on veut réussir dans la recherche.