Comprendre comment agissent les médicaments anticancéreux pour mieux cibler les traitements. Des chercheurs du Département de médecine de l’Université de Fribourg ont collaboré avec des oncologues cliniciens et le Laboratoire central de l’HFR, afin de montrer qu’une thérapie ciblant les vaisseaux sanguins qui nourrissent la tumeur a également des effets sur les globules blancs. Un constat qui ouvre de nouvelles pistes de soin pour les patients.
Image: Thinkstock
Une femme sur dix développe un cancer du sein au cours de sa vie. La prise en charge de l’affection se base largement sur la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et les traitements ciblés. Ces derniers sont particulièrement intéressants, car ils visent des molécules spécifiques au cancer. Leur effet devrait être donc prévisible et précis. Il reste cependant difficile de suivre les effets de ces médicaments chez les patients.
Des effets inattendus
L’Avastin est un médicament conçu pour empêcher la formation des vaisseaux sanguins nourrissants la tumeur. Pour mieux comprendre ses effets, Sarah Cattin, du Laboratoire de Pathologie de l’Université de Fribourg, a collaboré avec le Dr. Gregor Fürstenberg du Centre anticancéreux ZeTuP de St-Gall et le Dr. Benoit Fellay de l’HFR, sous la direction du Professeur Curzio Rüegg. Ils ont étudié des patientes atteintes de cancer du sein présentant des métastases traitées par chimiothérapie avec ou sans Avastin. Leurs résultats montrent que, par rapport à des personnes saines, les patientes ont un taux sanguin élevé de globules blanc (monocytes) spécifiques, connus pour faciliter la croissance tumorale. Le traitement avec Avastin diminue leur nombre et inhibe leur fonction. La thérapie avec Avastin a donc des effets qui vont bien au delà des résultats escomptés sur les vaisseaux tumoraux. Ce traitement pourrait ainsi stimuler la réponse immunitaire anti-tumorale innée chez certains patients.
Ces résultats ont des implications potentielles pour les patientes atteintes de cancer du sein. D’une part, ils pourraient permettre d’identifier les patientes susceptibles de bénéficier de ce type traitement par une simple prise de sang, afin de leur proposer une «thérapie personnalisée». D’autre part, il devrait être possible d’offrir à ces patientes de nouvelles combinaisons thérapeutiques avec les traitements empêchant la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins, par exemple en combinaison avec l’immunothérapie.
Cancer du sein: comment fonctionnent les traitements?
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