On consomme des drogues partout, mais pas partout les mêmes

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Photo : Iria Gonzalez-Marino et al. (2019)
Photo : Iria Gonzalez-Marino et al. (2019)

Comme depuis maintenant huit ans, l’équipe internationale de chercheurs SCORE (Sewage analysis CORe group Europe), cofondé par Christoph Ort de l’Eawag, a examiné une fois de plus au printemps de cette année les eaux usées des métropoles européennes afin de détecter des traces de quatre drogues illégales, à savoir : les amphétamines, la cocaïne, la MDMA (ecstasy) et les méthamphétamines. Pour la première fois, ils présentent les données correspondant au total des doses quotidiennes typiques sous forme de diagrammes circulaires sur une carte. De cette manière, le constat est clair au premier coup d’oeil : On consomme des drogues partout. Mais la préférence pour certaines substances diffère selon les lieux : Tandis qu’à l’Est, les chercheurs détectèrent surtout des traces de métamphétamines dans les eaux usées, il y avait principalement des amphétamines dans les canalisations d’eaux usées d’Europe du Nord-Est, et la cocaïne dominait en Europe centrale et méridionale. Les résultats 2011-2017 sont publiés aujourd’hui dans le journal spécialisé « Addiction ».

Le graphique montre les doses quotidiennes typiques des différentes drogues en Europe. Rouge = cocaïne. Violet = MDMA. Bleu = amphétamine. Vert = méthamphétamine.
(Source : Iria Gonzalez-Marino et al.)

Depuis 2011, les eaux usées de plusieurs villes sont analysées au printemps pendant une semaine dans le cadre d’un projet soutenu par EMCDDA https://www.eawag.ch/typo3/­#_msocom_1 (Observatoire européen des drogues et des toxicomanies). Depuis lors, les chercheurs ont collecté des échantillons des eaux usées de quelque 60 millions de personnes dans 120 villes, prélevés dans le bassin versant de 143 stations d’épuration au total. Pour la Suisse, les analyses et évaluations des eaux usées ont été effectuées par l’Université de Lausanne et par l’Eawag.

Xenius : Résidus de drogues dans les eaux usées

Le magazine scientifique franco-allemand d’Arte Xenius a accompagné notre ingénieur Christoph Ort, expert des eaux usées, pendant une journée lors des prélèvements dans les égouts et de l’analyse consécutive au laboratoire. Il explique entre autres pourquoi selon lui, c’est surtout le biofilm de la canalisation qui est important et non les eaux usées elles-mêmes.

Spatio-temporal assessment of illicit drug use at large scale: evidence from 7 years of international wastewater monitoring. Doi: 10.1111/add.14767