Comment la 5G affecte-t-elle le climat ?

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La nouvelle norme de téléphonie mobile 5G rend la transmission de données beauco
La nouvelle norme de téléphonie mobile 5G rend la transmission de données beaucoup plus efficace. Image: James Yarema / Unsplash

Une équipe de chercheurs de l’Université de Zurich et de l’Empa a analysé les conséquences de la norme de radiocommunication mobile 5G sur le climat. Une chose est claire : la technologie 5G peut réduire les émissions de gaz à effet de serre, car de nouvelles applications deviennent possibles et la numérisation est utilisée plus efficacement. Aujourd’hui, les partenaires de l’étude informent les membres du Parlement suisse à Berne.

Avec la numérisation croissante de notre société, la question se pose de savoir quel est le potentiel de ce changement numérique pour la protection du climat. Sur mandat de l’association économique swisscleantech et de l’opérateur de téléphonie mobile Swisscom, une équipe de chercheurs de l’Université de Zurich et de l’Empa a étudié les effets de téléphonie mobile 5G sur les émissions de gaz à effet de serre. L’équipe conclut qu’avec un trafic de données qui devrait être multiplié par huit à l’avenir, la technologie 5G sera plus efficace et permettra des applications innovantes, telles que le travail flexible, un réseau intelligent ou l’agriculture de précision, qui contribueront à réduire les émissions de CO2 dans notre société. Aujourd’hui, les partenaires de l’étude présenteront leurs résultats aux groupes parlementaires "Cleantech" et "Digital Sustainability" au Parlement fédéral à Berne.

L’étude a examiné les flux d’énergie et de matières pour la construction et l’exploitation de l’infrastructure d’un réseau 5G et donc les (nouvelles) applications possibles jusqu’en 2030. Exprimé en kilogrammes d’équivalent CO2, l’impact climatique peut être calculé à l’aide d’une analyse du cycle de vie. La fabrication et l’utilisation d’un ordinateur portable professionnel typique, par exemple, génère environ 32 kg d’équivalent CO2 par an. "Nos calculs se basent sur les spécifications de planification actuelles de l’opérateur de téléphonie mobile Swisscom", explique le chercheur Roland Hischier du département "Technologie et société" de l’Empa à St-Gall. Le réseau 4G existera encore en 2030, mais ne représentera qu’environ 20 % du trafic de données. L’étude montre que l’expansion du réseau 5G et les nouveaux terminaux nécessaires aux nouvelles applications sur le réseau 5G sont susceptibles de causer une pollution environnementale de l’ordre de 0,18 mégatonne d’équivalent CO2 en 2030. "D’autre part, les nouvelles possibilités d’application étudiées offrent également un potentiel d’économie allant jusqu’à 2,1 mégatonnes d’équivalents CO2", explique Roland Hischier.

L’une des raisons des économies de CO2 respectueuses du climat est l’efficacité énergétique accrue de la technologie 5G. En 2030, le réseau 5G devrait produire environ 85 % d’émissions en moins par unité de données transportées que le réseau mobile actuel. En outre, des économies indirectes sont réalisées grâce à de nouvelles utilisations, telles que les réseaux intelligents ou de nouvelles applications dans l’agriculture avec une utilisation plus ciblée des engrais et des produits phytosanitaires. En outre, la transmission de données encore plus rapide, plus fiable et (en termes de quantité) beaucoup plus importante favorise la flexibilité du travail, ce qui réduit à son tour le trafic de banlieue et les déplacements professionnels, puisque la collaboration virtuelle peut être réalisée plus efficacement dans le réseau 5G, selon le chercheur de l’Empa.

D’autres réductions des émissions de gaz à effet de serre peuvent être obtenues grâce à de nouvelles technologies qui n’apparaîtront qu’avec l’expansion des réseaux 5G, comme la conduite autonome, la téléchirurgie et les bâtiments intelligents. Roland Hischier : "Toutefois, ces applications ne pourront pas exploiter leur potentiel aussi rapidement, c’est pourquoi elles ne se concrétiseront pas encore dans le délai de notre étude, soit jusqu’en 2030".

Avec cette étude, une base pour les futures décisions politiques, qui montre que la diffusion de la technologie 5G a des avantages environnementaux, est maintenant en place souligne Roland Hischier. "Les développements technologiques, s’ils sont correctement appliqués, contribuent grandement à réduire les émissions de CO2". Après tout, un réseau 5G favorise, voire rend possible, d’autres technologies prometteuses, qui à leur tour répondent aux besoins de la société et à l’impératif de durabilité.