Les bébés opérés du c½ur ne récupèrent pas mieux avec le monoxyde d’azote

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Un bébé sur cent souffre d’une malformation cardiaque congénitale. (Hôpita
Un bébé sur cent souffre d’une malformation cardiaque congénitale. (Hôpital pour enfants de Zurich)

Lors des opérations du c½ur des bébés, on ajoute de plus en plus de monoxyde d’azote à la machine c½ur-poumons comme anti-inflammatoire. Or, la plus grande étude au monde menée par des chercheurs de l’Université de Zurich et de son partenaire, l’Université du Queensland, révèle que les enfants opérés ne se rétablissent pas mieux lorsque l’on utilise du monoxyde d’azote.

Environ un bébé sur cent souffre d’une malformation cardiaque congénitale. Rien qu’aux États-Unis, environ 40 000 enfants naissent chaque année avec des malformations cardiaques congénitales. Pour environ la moitié de ces enfants, une opération cardiaque est nécessaire au cours des premières années de leur vie. On utilise alors une dérivation cardio-pulmonaire, une machine c½ur-poumon artificielle. Les enfants qui ont subi une opération du c½ur souffrent souvent d’une grave inflammation pendant plusieurs jours en réaction à la machine c½ur-poumon. Cette inflammation affaiblit le c½ur et entraîne des dysfonctionnements des organes, de sorte que les enfants doivent être placés sous respiration artificielle dans l’unité de soins intensifs. Pour éviter ces effets secondaires, l’ajout de monoxyde d’azote dans la machine c½ur-poumon est discuté comme une méthode prometteuse.

Une ventilation de même durée après l’opération

Des chercheurs de l’Université de Zurich, de l’hôpital pour enfants et de l’université partenaire du Queensland en Australie ont maintenant étudié si l’ajout de monoxyde d’azote aux machines c½ur-poumon artificielles réduisait le besoin de ventilation chez les jeunes enfants après une opération.

L’étude randomisée a porté sur 1371 enfants dans six centres de chirurgie cardiaque pédiatrique en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux Pays-Bas", explique l’auteur principal Luregn Schlapbach de l’Hôpital pédiatrique de Zurich. Il s’est avéré que les petits patients qui avaient reçu du monoxyde d’azote devaient être ventilés aussi longtemps après l’opération que ceux qui n’en avaient pas reçu. Les auteurs de l’UZH et de l’Université du Queensland concluent donc que l’utilisation du monoxyde d’azote dans le pontage cardio-pulmonaire n’améliore pas la récupération après une opération cardiaque chez les jeunes enfants.

La plus grande étude au monde

Il s’agit de la plus grande étude d’intervention au monde sur les enfants atteints de malformations cardiaques. Cette grande cohorte va maintenant être analysée plus en détail, y compris au niveau de l’expression des gènes, afin de mieux comprendre comment le traitement peut être amélioré à l’avenir, notamment dans l’optique d’une médecine personnalisée", explique le Dr Schlapbach. Une étude de suivi sera également menée sur les enfants examinés jusqu’à l’âge scolaire, afin de comprendre les effets à long terme de l’intervention sur le monoxyde d’azote.

Littérature :

Schlapbach LJ, Gibbons KS, Horton SB, et al. Effect of nitric oxide via cardiopulmonary bypass on ventilator-free days in young children undergoing congenital heart disease surgery : the NITRIC randomized clinical trial. Juin 27, 2022. JAMA. DOI: doi:10.1001/jama.2022.9376