La longévité est à la mode : nous voulons tous vivre le plus longtemps possible tout en restant en bonne santé. C’est pourquoi les conseils sur la manière d’y parvenir se multiplient sur Internet sous le terme de "longévité" : Jeûne, alimentation saine, entraînement en transpiration, yoga ou peut-être même méditation ? La science s’intéresse également aux questions de longévité.
Des chercheurs dirigés par Fabian Schwendinger du département Sport, activité physique et santé de l’Université de Bâle ont étudié le lien entre le type d’activité sportive et la mortalité. Leurs conclusions ont été publiées dans la revue spécialisée ’European Journal of Preventive Cardiology’.
L’étude montre que la mortalité diminue considérablement lorsque l’activité physique est pratiquée à une intensité plus élevée. Cette conclusion est intéressante parce que, jusqu’à présent, la recherche et le public se sont plutôt concentrés sur la durée du sport et de l’activité physique. L’étude rompt donc avec l’idée que des séances de sport plus longues sont toujours la meilleure solution pour rester en forme.
Entraînement pour le c½ur et les poumons
Pour leur étude, les chercheurs ont examiné un ensemble de données comprenant plus de 7000 personnes aux États-Unis. Tous les participants ont porté un accéléromètre pendant une semaine. Celui-ci mesure, à l’instar d’une smartwatch, les accélérations qu’une personne produit au quotidien et permet ainsi de tirer des conclusions sur son activité. Les chercheurs ont ensuite évalué les données obtenues à la seconde près et ont ainsi pu constater que l’intensité avait un effet positif sur la longévité. Plus un mouvement, comme la marche par exemple, est effectué rapidement et de manière dynamique, plus cette activité est intense.Le chercheur Fabian Schwendinger explique : ’Une intensité plus élevée stimule davantage le système cardio-vasculaire. Cela améliore la fonction vasculaire et la capacité cardiorespiratoire, c’est-à-dire la performance du système cardiovasculaire et respiratoire, ce qui réduit le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’accidents vasculaires cérébraux, d’hypertension et d’autres problèmes de santé. Par conséquent, le risque de mortalité diminue également.
Cela ne signifie pas pour autant que tout le monde ne devrait plus s’entraîner qu’à haute intensité. Schwendinger dit à ce sujet : Il ne s’agit pas de dire que seuls ceux qui s’entraînent de manière extrêmement intensive, se dépensent sans compter et s’essoufflent complètement vivent plus longtemps". Il est déjà utile d’intensifier les mouvements au quotidien et d’adopter par exemple un rythme de marche plus rapide ou d’utiliser les escaliers plutôt que l’ascenseur. Les personnes qui font déjà régulièrement du sport peuvent augmenter leur rythme de base en faisant du jogging ou effectuer un entraînement intensif par intervalles.
L’une des grandes forces de notre étude est d’avoir inclus des personnes ayant des niveaux de condition physique et de mobilité très différents. Ainsi, tout le monde, qu’il soit très sportif ou peu mobile, peut profiter de la conclusion selon laquelle l’intensité diminue la mortalité’, explique le scientifique du sport.
Mieux vaut une fois longtemps que quelques fois brièvement
L’analyse des données suggère en outre que l’exercice physique intense pourrait être beaucoup plus efficace s’il est pratiqué d’un seul tenant et non pas réparti sur la journée, car cela stimule davantage le flux sanguin. Cela pourrait déjà être le cas avec de petites unités. Il est donc probablement plus bénéfique de pratiquer une activité physique intense pendant cinq minutes que cinq fois une minute.Si cette découverte entièrement nouvelle pouvait être reproduite dans une étude à long terme, cela pourrait influencer la manière dont les spécialistes ou l’Organisation mondiale de la santé recommandent le sport et l’activité physique à l’avenir", explique Schwendinger. Ce sont des découvertes comme celle-ci qui peuvent contribuer à ce que les gens restent en bonne santé et mobiles jusqu’à un âge avancé.
Publication originale
Fabian Schwendinger et al.
Intensité ou volume : le rôle de l’activité physique dans la longévité.
European Journal of Preventive Cardiology (2024), doi : 10.1093/eurjpc/zwae295