Des carburants et des produits chimiques de base durables pour la Suisse

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La Suisse et Oman font front commun : L’ambassadeur d’Oman en Suisse
La Suisse et Oman font front commun : L’ambassadeur d’Oman en Suisse, S.E. Mahmood Al Hassani (à droite), remet à Christian Bach (à gauche), chercheur à l’Empa, une lettre d’intérêt pour une coopération dans le cadre du projet reFuel.ch. Image: Empa

Développer des voies d’approvisionnement robustes pour les carburants et les produits chimiques de base durables pour la Suisse, tel est l’objectif du consortium "reFuel.ch" financé par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), qui a organisé son événement de lancement le 8 décembre 2023. Le consortium comprend neuf universités, hautes écoles et instituts de recherche suisses de différentes disciplines, ainsi qu’un partenaire industriel. Le temps étant un facteur essentiel pour les solutions respectueuses du climat, les décideurs politiques seront également impliqués.

Lors de la visite du Président de la Confédération Alain Berset à Oman, un "Memorandum of Understanding" sur l’énergie durable et les technologies énergétiques a été signé et le chercheur de l’Empa Christian Bach, co-coordinateur de reFuel.ch, a reçu de l’Ambassadeur d’Oman en Suisse, S.E. Mahmood Al Hassani, une "lettre d’intérêt" pour une collaboration correspondante; le consortium reFuel.ch arrive donc à point nommé. Bien qu’il ne s’agisse que des premiers pas sur le long chemin de l’approvisionnement de la Suisse en carburants et en produits chimiques de base produits de manière durable, cela montre la dimension internationale de reFuel.ch, qui réunit plus de 60 partenaires de projet de toute la chaîne de création de valeur.

La signature a déjà été suivie de premières mesures concrètes. Une délégation de reFuel.ch composée de 15 représentants du monde de l’entreprise et de la recherche se rendra à Oman en décembre pour s’entretenir avec le ministère omanais de l’énergie et des minéraux en marge du Green Hydrogen Summit qui s’y tiendra. Les discussions porteront sur le développement d’approches pour la production de sources d’énergie durables et de produits chimiques de base, ainsi que sur les solutions réglementaires et commerciales.

Une autre étude de cas européenne sera bientôt lancée dans le sud de l’Espagne. Dans le même temps, l’efficacité et donc les coûts des processus actuellement disponibles pour la production de sources d’énergie durables doivent être considérablement améliorés. En tant que site de recherche et de technologie, la Suisse peut apporter une contribution importante à la résolution du problème climatique mondial.

Le consortium financé par l’OFEN étudie comment les combustibles fossiles peuvent être remplacés par des sources d’énergie durables, par exemple dans l’aviation et les processus industriels. La plupart de ces sources d’énergie proviendront de l’étranger. Les pays situés dans la ceinture solaire de la Terre pourraient jouer un rôle important à cet égard. Les chercheurs s’intéresseront donc de près à la production étrangère, aux cadres réglementaires et juridiques et à la question de la dépendance. Pour que la Suisse puisse satisfaire ses besoins en carburants durables et en produits chimiques de base, soit 30 à 60 térawattheures (environ 3 à 6 milliards de litres d’équivalent diesel), elle a besoin d’une surface photovoltaïque de 200 à 400 km2 sur place, soit un peu moins que la superficie du lac de Constance. Dans la ceinture solaire, il est possible de produire deux à trois fois plus d’électricité par mètre carré de surface photovoltaïque qu’en Suisse, ce qui constitue la base énergétique pour la production de carburants durables et de produits chimiques de base.

En Suisse, le consortium se concentre sur l’utilisation énergétique accrue du fumier de ferme (en particulier le fumier liquide) en vue d’un développement ultérieur en sources d’énergie gazeuse ou liquide.