
T3 Pharmaceuticals (’T3 Pharma’) a été fondée en 2015 en tant que spin-off du Biocentre de l’Université de Bâle. L’entreprise se focalise sur les thérapies bactériennes pour le traitement des tumeurs solides. L’approche de la biotech bâloise est basée sur le système de sécrétion de type 3, un dispositif d’injection qui permet aux bactéries d’introduire des protéines directement dans des cellules cibles humaines.
La spin-off a développé une nouvelle technologie à partir de là : Elle a optimisé les bactéries de manière à ce qu’elles s’implantent de manière ciblée dans les tumeurs solides et qu’elles y libèrent efficacement des protéines thérapeutiques qui inhibent la croissance du cancer directement ou indirectement par le biais du système immunitaire. T3 Pharma a ainsi réussi à s’imposer sur le marché très concurrentiel des thérapies anticancéreuses. Le produit principal, T3P-Y058’739 , est actuellement testé dans le cadre d’un essai clinique de phase I. Boehringer Ingelheim va consacrer jusqu’à 450 millions de francs à l’acquisition de cette start-up à capitaux privés.
La rectrice Andrea Schenker-Wicki se réjouit de la réussite du transfert des connaissances scientifiques vers la réussite entrepreneuriale. Je suis avant tout fière de Simon Ittig et de son équipe, ils ont fait un travail remarquable. Cela montre que l’excellence de la recherche et la persévérance sont récompensées’.
Elle y voit en même temps une confirmation de la stratégie de l’université visant à jouer un rôle central dans le système d’innovation : L’histoire de la réussite de T3 Pharma renforce l’Université de Bâle dans son intention de promouvoir systématiquement les start-ups avec son initiative d’innovation’, déclare la rectrice.
Le siège de T3 Pharma se trouve à Allschwil, près de Bâle, où l’entreprise a été fondée avec le soutien financier d’entreprises et d’investisseurs institutionnels. Après le rachat, les activités de T3 Pharma resteront dans la région de Bâle.
Au Biozentrum, la recherche est interdisciplinaire, de la biologie infectieuse à la biologie structurelle. Pour Torsten Schwede, vice-recteur de la recherche de l’Université de Bâle, ce n’est donc pas un hasard si l’idée de créer une entreprise y est née : ’Il faut une compréhension détaillée du fonctionnement des cellules pour que des chercheurs comme Simon Ittig puissent développer de nouveaux médicaments et thérapies innovants’.
Des innovations radicales issues de la recherche fondamentale
Selon lui, le succès de T3 Pharma est un bon exemple de la manière dont la recherche fondamentale peut donner naissance à des innovations radicales. Cela a valeur de modèle, selon Schwede : ’Pour les jeunes chercheurs de l’Université de Bâle, c’est un exemple motivant : Simon Ittig a prouvé que l’on peut réussir avec une start-up universitaire si l’on poursuit une idée de manière conséquente’.En 2017, l’Université de Bâle a lancé une initiative d’innovation afin de promouvoir activement la mise en œuvre des résultats de la recherche et le transfert de nouvelles technologies développées au sein de l’établissement. En créant notamment des start-ups, elle génère des emplois hautement qualifiés et apporte une contribution importante au renforcement économique de la région de Bâle.