Dies academicus 2024 : Questionner Observer Comprendre
Le 79e Dies academicus de l’Université de Neuchâtel (UniNE) s’est tenu samedi 2 novembre 2024 en présence d’un peu plus plus de 300 participantes et participants. La manifestation était placée sous le thème de la démarche scientifique. Invité d’honneur, François Bourguignon, membre fondateur de Paris School of Economics, ancien économiste en chef et premier vice-président de la Banque mondiale, a délivré un message sur l’approche de la science pour identifier des stratégies de réduction de la pauvreté. L’UniNE a également conféré quatre doctorats honoris causa à des personnalités renommées : Laure Guillou, Angelika Muller, Sue Lloyd et Elisabeth Pacherie.
Qu’est-ce qui fait l’originalité et la force de la démarche scientifique ’ La question a été évoquée par les oratrices et les orateurs du jour - le recteur Kilian Stoffel, l’étudiante en sciences historique Inès Ben Salem et la vice-présidente du Conseil d’état Crystel Graf. A ces messages s’est ajoutée l’intervention de la directrice de recherches Elisabeth Pacherie, ainsi que celle de François Bourguignon, économiste spécialisé dans les questions d’inégalités et de distribution et redistribution des revenus.
La manifestation est également l’occasion d’honorer des personnalités reconnues pour leur excellence en leur remettant un doctorat honoris causa. Pour l’édition 2024, la distinction a été accordée à la chercheuse en philosophie et sciences cognitives Elisabeth Pacherie (Faculté des lettres et sciences humaines), à l’océanographe spécialiste du plancton marin Laure Guillou (Faculté des sciences), à la cheffe de l’Unité des relations et de la correspondance officielles de l’Organisation internationale du travail (OIT) Angelika Muller (Faculté de droit) et à la vice-présidente de l’International Sustainability Standards Board (ISSB) Sue Lloyd.
Les intermèdes musicaux ont été confiés à Caroline Alves, ancienne étudiante de l’UniNE et lauréate du ’ Swiss Musics Award Best Talent 2021 ’.
Journée officielle de l’Université, le Dies academicus a pour but d’entretenir une tradition et d’affirmer l’identité de l’Université. La cérémonie est marquée par un cortège en toges académiques et le respect d’un protocole.
Portrait des docteures honoris causa 2024 de l’Université de Neuchâtel
Mme Laure Guillou
Océanographe et biologiste de formation, Laure Guillou s’engage dans une recherche axée sur l’étude de la diversité et la compréhension du rôle fonctionnel du plancton marin dans les océans. Son principal domaine de recherche concerne l’écologie du plancton marin, avec une attention particulière portée aux parasites des dinoflagellés toxiques ou nuisibles. Elle emploie plusieurs approches pour dévoiler leur diversité, leurs rôles fonctionnels et leur évolution. En utilisant fréquemment des méthodes moléculaires et génomiques pour répondre à des questions écologiques, elle s’est spécialisée dans l’analyse de grands ensembles de données et a contribué à la qualité des bases de données de référence. Elle a pris part à l’effort international de structuration de la taxonomie des eucaryotes et de la base de données PR2 (Protist Ribosomal Reference), largement utilisée pour l’annotation de séquences environnementales.
Mme Angelika Muller
Madame Angelika Muller est née à Omsk, en Sibérie. Elle obtient à Minsk, en Biélorussie, un Master en langues étrangères. Outre le russe, elle parle anglais, français, espagnol, biélorusse et ukrainien, puis, au gré de ses déplacements professionnels, elle se familiarise avec le chinois et l’arabe. Elle occupe, auprès d’entreprises dans l’aéronautique et la pharma, des postes en lien avec les ressources humaines et le droit du travail. Elle reprend ensuite ses études, à Toulouse, où elle obtient un Master en droit du travail et des ressources humaines. Elle poursuit alors son parcours auprès de l’Organisation internationale du travail à Genève, en tant que juriste en droit du travail international et comparé, puis spécialiste en dialogue social, et désormais Cheffe de l’Unité des relations et de la correspondance officielles. A ce titre, elle promeut inlassablement le dialogue social, l’égalité et les droits humains dans le marché du travail.
Mme Sue Lloyd
Sue Lloyd est titulaire d’un Master en comptabilité et finance de l’Université d’Auckland (Nouvelle-Zélande). Après ses études, elle a travaillé dans des banques d’affaires en Australie et au Royaume-Uni et a été membre de l’Australian Accounting Standards Board (AASB). Elle a collaboré au sein de l’International Financial Reporting Standards (IFRS) Foundation en tant que senior technical director, ce qui lui a permis de diriger le développement de nouvelles normes comptables IFRS, avant de devenir membre de l’International Accounting Standards Board (IASB) à partir de 2014 et vice-présidente de l’IASB de 2016 à 2022. Sa carrière l’a amenée à être élue vice-présidente de l’International Sustainability Standards Board (ISSB) en mars 2022 afin d’établir une base de référence mondiale complète et cohérente pour les rapports sur le développement durable.
Mme Elisabeth Pacherie
Directrice de recherche au CNRS, mondialement reconnue pour ses recherches en philosophie, en sciences cognitives et en psychopathologie, Elisabeth Pacherie est membre de l’Academia Europaea, a été présidente des prestigieuses European Society for Philosophy and Psychology (ESPP) et Association for the Scientific Study of Consciousness (ASSC). Ses réflexions philosophiques sur la nature de la conscience, de l’action, de l’esprit ou de l’intentionnalité collective, se combinent dans ses recherches aux travaux empiriques les plus avancés en psychologie développementale, en psychologie cognitive, en psychopathologie et en neurosciences. Qu’ils portent sur l’intentionnalité, le sens de l’agentivité, l’autisme, les actions conjointes, les émotions individuelles et collectives, ses travaux présentent un intérêt pour de nombreuses disciplines, qui vont de la philosophie aux sciences du langage et de la communication en passant par la psychologie et les sciences sociales.