Les années à venir verront d’énormes changements à mesure que la modélisation de l’IA progressera rapidement et s’étendra à de nouveaux domaines. Cela aura un impact profond sur la société et l’économie. L’IA générative (GenAI), dont des technologies telles que ChatGPT sont un exemple bien connu, a le potentiel d’augmenter considérablement la productivité.
Les nations du monde entier investissent massivement dans les technologies d’IA avancées et les infrastructures informatiques ultra-rapides. Au cours des cinq prochaines années, il sera essentiel de créer des normes élevées pour une IA sûre et fiable. Avec SNAI, la Suisse a l’occasion unique de prouver ses compétences et de soutenir des organisations publiques, privées et d’utilité publique dans ce projet.
L’ETH Zurich et l’EPFL renforcent donc leur engagement pour placer la recherche suisse en matière d’IA à la pointe de la recherche internationale. Avec l’accord des directions de l’ETH Zurich et de l’EPFL, un nouvel institut a été créé : Le Swiss National AI Institute (SNAI). Le SNAI poursuit une perspective nationale pour la formation, la recherche et l’innovation basées sur l’IA.
Dans le cadre de ses activités coordonnées, SNAI misera sur la transparence, l’open source et la fiabilité. Pour ce faire, le nouvel institut s’appuie sur l’expertise de différentes disciplines de recherche en IA ainsi que sur les deux AI Centers existants de l’ETH et de l’EPFL.
SNAI soutiendra la mise en œuvre de l’initiative suisse sur l’IA, dont le financement est assuré depuis peu : le Conseil des EPF, l’organe de direction et de surveillance stratégique du domaine des EPF, a décidé de mettre à disposition 20 millions de francs en faveur de l’initiative suisse sur l’IA pour les années 2025-2028. En plus du financement par le Conseil des EPF, SNAI et ses projets seront financés par des contributions de l’ETH Zurich et de l’EPFL ainsi que par des fonds de tiers.
Une GenAI de Suisse
SNAI et l’IA suisse ouvrent la possibilité non seulement d’accélérer la transition numérique nationale, mais aussi de contribuer au développement mondial de ce domaine émergent en créant de grands modèles linguistiques comprenant plus de 50 milliards de paramètres. Le développement de modèles aussi avancés nécessite l’accès à des superordinateurs sophistiqués et puissants ainsi qu’à une expertise spécialisée en IA.En intégrant l’ETH AI Center et l’EPFL AI Center, le nouvel institut bénéficiera dès le départ de l’expertise de plus de 70 chaires de toute la Suisse axées sur l’IA. Ensemble, ils développeront le premier modèle de base national suisse pour les langues, ainsi que d’autres modèles de base pour soutenir leurs objectifs de recherche. Ce modèle s’inspirera des valeurs suisses telles que la fiabilité, l’open source et la transparence, et sera adapté aux besoins des groupes de référence suisses.
On estime qu’à l’heure actuelle, seules quelques centaines de personnes dans le monde possèdent l’expertise nécessaire en matière d’IA pour développer des modèles de base à très grande échelle. C’est pourquoi SNAI se concentrera non seulement sur la recherche, mais aussi sur la formation de spécialistes en IA pour les universités et l’industrie, afin d’élargir le réservoir de talents, ce qui profitera également à l’économie nationale.
Un engagement fort et à long terme en faveur de l’IA en Suisse
"Avec le lancement commun de SNAI, l’ETH Zurich et l’EPFL s’engagent à long terme pour le renforcement et la promotion de l’IA en Suisse. Nous voulons créer un environnement de recherche qui permette à la Suisse de s’imposer comme un lieu d’implantation pour une IA inclusive, fiable, transparente et digne de confiance", explique Christian Wolfrum, vice-président de l’ETH pour la recherche. "Les jeunes talents en particulier profiteront de la diversité de l’écosystème de recherche et de l’infrastructure de classe mondiale la plus récente"."Nous voulons créer un environnement de recherche qui puisse faire de la Suisse un lieu d’implantation pour une IA inclusive, fiable, transparente et digne de confiance".
"SNAI se consacrera aux possibilités et aux défis de l’IA d’importance nationale, qui nécessitent la collaboration de nombreux chercheurs dans notre pays. Les résultats de cette collaboration renforceront la compétitivité de la Suisse dans la recherche et le développement de l’IA. En fin de compte, cela nous permettra de développer massivement l’expertise en IA en Suisse et au-delà", déclare Pierre Dillenbourg, vice-président de l’EPFL pour les affaires académiques. "Nos efforts ouvriront la voie à de nouvelles applications au profit de l’industrie suisse et de la société en général", ajoute-t-il.
SNAI reprend l’impulsion de l’initiative suisse sur l’IA et accélère sa mise en œuvre. Cette initiative de recherche a été lancée conjointement par les deux hautes écoles en décembre 2023 (voir ). Elle regroupe des chercheurs de plus de dix institutions scientifiques de toute la Suisse.
Elle a été dotée d’une puissance de calcul de 10 000 000 d’heures de GPU afin de développer de grands modèles de base d’IA qui constituent la base de la GenAI moderne. Ces modèles sont utilisés dans des domaines clés de la société suisse tels que la santé, la durabilité, la science, l’éducation, la robotique et la réalité augmentée. À l’avenir, l’initiative suisse en matière d’IA sera gérée par le SNAI.
En conséquence, les chercheurs mettront, dans la mesure du possible, leurs modèles à disposition en open source afin que les PME et les start-ups puissent les utiliser. En mettant fortement l’accent sur des modèles de base ouverts et spécialisés, SNAI a pour vision de positionner l’IA suisse à l’avant-garde internationale en matière de normes éthiques et juridiques, de transparence et de fiabilité.
"SNAI a pour objectif de stimuler la collaboration entre les institutions et les domaines de recherche afin d’explorer ensemble le rôle des grands modèles de base de l’IA et de les développer de manière à ce qu’ils fonctionnent de manière robuste et fiable dans des domaines clés de la société", explique Ana Klimovic, professeure d’informatique à l’ETH Zurich et membre du comité de pilotage de l’initiative. "En tant que chercheurs, nous attachons une grande importance à la transparence, à l’ouverture et à la fiabilité. Nous voulons en outre développer une infrastructure permettant d’entraîner et d’exploiter les grands modèles de base de manière efficace sur le plan énergétique", ajoute-t-elle.