Entretien avec une scientifique spécialisée dans les matériaux : "Les robots pourraient être biodégradables".

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Portrait de la professeure assistante Hedan Bai. (Image : ETH Zurich / Daniel Wi
Portrait de la professeure assistante Hedan Bai. (Image : ETH Zurich / Daniel Winkler)
Les robots doivent aider les gens. Et ils doivent être compostables, estime Hedan Bai. A l’ETH, elle mène des recherches sur des machines souples capables de faire les deux.

La fantasy et la science-fiction sont-elles une source d’inspiration pour vos recherches ?
Oui, dans mon enfance, j’étais fasciné par les nombreuses capacités extraordinaires des adorables Pokemons. Actuellement, mon préféré est "Baymax" de "Big Hero 6". Les robots qui aident les gens d’une manière ou d’une autre correspondent à mes propres objectifs.


Quelles nouvelles possibilités le travail avec des matériaux souples vous ouvre-t-il ?
Contrairement aux organismes naturels, les robots sont aujourd’hui principalement constitués de matériaux durs. Nous étudions les matériaux souples afin d’augmenter l’intelligence physique des machines par une approche bottom-up. Nous voulons que nos robots soient capables d’effectuer des tâches dans des conditions environnementales changeantes, automatiquement et avec une facilité similaire à celle des organismes naturels.


Vos robots sont-ils inspirés par les animaux ou les plantes ?
Principalement des animaux et des humains. Par exemple, un capteur optique autonome et auto-cicatrisant, inspiré des mécanorécepteurs de notre peau. Ce capteur permet de développer des robots intelligents et résistants.


Les futurs robots seront-ils recyclables ou compostables ?
Les deux et plus encore ! Nous étudions actuellement les différentes phases du cycle de vie d’un robot afin de les rendre plus durables. Les matières premières peuvent provenir directement de sources naturelles ou de déchets industriels. Pendant l’utilisation, des fonctions d’auto-réparation prolongent la durée de vie d’un robot. Et en fin de vie, les robots pourraient être recyclés ou biodégradés.


Où voyez-vous les premières applications de vos recherches ?
La bioélectronique flexible est très intéressante pour les applications cliniques, par exemple pour la surveillance in vivo des f½tus pendant une opération f½toscopique.

À propos de la personne

Hedan Bai est professeure assistante en matériaux robotiques au département des sciences des matériaux de l’ETH Zurich.

Ce texte est paru dans le numéro 24/02 du magazine Globe de l’EPFZ.

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Samuel Schlaefli