Cette année, l’Eawag reçoit deux distinctions de la «Fondation hydrobiologie-limnologie». Joana Santos a été récompensée pour sa thèse «Adaptive evolution of a planktonic crustacean in a variable environment». Julie Conrads a quant à elle été primée pour son mémoire de master «Conservation Genomics of the Freshwater Mussel Anodonta anatina in Switzerland». Ces deux chercheuses travaillent au département Écologie aquatique de l’Eawag. Les deux lauréates devraient recevoir leur prix lors du Swiss Geoscience Meeting à Bâle les 9 et 10 novembre.
Joana Santos distinguée pour sa thèse
«Je suis fascinée depuis toute petite par la manière dont les diverses formes de vie de notre planète interagissent entre elles et avec l’environnement», explique Joana Santos. Pourquoi certaines espèces disparaissent-elles alors que d’autres s’adaptent à leur nouvel environnement’ Cette question l’a finalement menée à la biologie de l’évolution. Sa thèse étudie l’adaptation et le développement d’un minuscule crustacé dulcicole en réaction aux conditions environnementales et en interaction avec d’autres espèces de son biotope. La chercheuse s’est concentrée pour ce faire sur les facteurs de stress environnemental tels que la température, la sècheresse, la salinité et les infections parasitaires. En raison du changement climatique, ceux-ci tendent tous à augmenter.La distinction accordée à sa thèse confirme à la chercheuse qu’elle est sur la bonne voie et la motive à continuer d’explorer et d’étudier la fascinante complexité du monde. La dotation l’y aidera: «J’ai prévu de me rendre dans l’un des écosystèmes les plus surprenants et riches en biodiversité pour y observer des espèces qui ne survivront peut-être plus très longtemps», déclare Joana Santos. Ce voyage dans la forêt tropicale amazonienne lui inspirera sans aucun doute d’autres projets de recherche.
Julie Conrads récompensée pour son mémoire de master
Julie Conrads a été primée pour son mémoire de master dans lequel elle se concentre sur la diversité génétique et la différenciation des anodontes, ainsi que sur les menaces qui pèsent sur ces coquillages endémiques. «Mes analyses ont montré que les petits cours d’eau isolés présentent une diversité génétique plus faible et une vulnérabilité accrue, tandis que les biotopes plus grands et reliés entre eux présentent un flux génétique plus fort et davantage de stabilité», explique-t-elle. Ses résultats sont décisifs pour mettre au point des stratégies ciblées de protection de la nature. Elle va à présent commencer sa thèse à l’Eawag et se consacrer dans ce contexte à un thème d’actualité: la moule quagga.«Je suis fascinée de voir comme tout est relié: la diversité génétique des coquillages, leurs biotopes et les changements provoqués par les êtres humains», explique la chercheuse. La recherche permet de voir très clairement comment les interventions humaines telles que la pollution de l’eau ou le morcèlement des biotopes ont des impacts sur la population de moules. Elle-même délaisse toutefois les lacs suisses pour des contrées plus chaudes. «Plonger dans l’Eawag Dive Unit est agréable, mais l’eau chaude et les poissons colorés me manquent parfois». Elle utilisera la dotation pour aller plonger une nouvelle fois dans les eaux tropicales.