Les influenceurs les plus populaires auprès des jeunes en Suisse sont de sexe masculin, ont entre 25 et 30 ans et comptent plus d’un million de followers. C’est ce que montre le dernier rapport JAMESfocus de la ZHAW et de Swisscom. Une grande partie des jeunes sont souvent confrontés à des contributions qui présentent des émotions positives ou une apparence attrayante.
En Suisse, les jeunes suivent de nombreuses influenceuses et influenceurs. Les plus populaires sont Squeezie, Mastu et Kylie Jenner. Deux tiers d’entre eux font partie des "méga-influenceurs", c’est-à-dire qu’ils ont plus d’un million de followers et sont actifs sur Instagram, YouTube et TikTok. C’est ce que montre le dernier rapport JAMESfocus du groupe spécialisé en psychologie des médias de la ZHAW et de Swisscom. Les chercheurs de la ZHAW ont analysé les influenceurs les plus populaires parmi les jeunes de 12 à 19 ans en Suisse. La majorité des influenceurs les plus populaires sont des hommes âgés de 25 à 30 ans. Les contenus sont variés et vont de la vie quotidienne et de la comédie à la musique et à la danse en passant par le mode de vie et le style.
Lors de la sélection, les filles et les garçons favorisent plutôt les idoles du même sexe. Les influenceurs sont majoritairement cités par les garçons (70 %) et les influenceuses par les filles (88 %). Le joueur et YouTuber français Squeezie est le plus populaire auprès des deux sexes. Les filles suivent en outre le plus souvent Kylie Jenner et Léna Situations, tandis que les garçons favorisent MontanaBlack et Cristiano Ronaldo. "Le développement d’une identité de genre fait partie des tâches de développement à l’adolescence. Pour cela, les jeunes cherchent souvent des modèles du même sexe", explique Lilian Suter, psychologue des médias à la ZHAW. Les différences entre les sexes apparaissent également dans les domaines thématiques préférés. Les garçons préfèrent les contenus sur les jeux, la comédie et le sport, tandis que les filles préfèrent les contributions sur l’art dramatique & le cinéma, How to & Style ainsi que la musique & la danse.
La plateforme semble également avoir une influence sur le choix des influenceurs. Les filles suivent plus souvent des influenceurs avec un compte TikTok, tandis que les garçons suivent plus souvent leurs modèles sur Twitch, Discord ou Facebook. Les influenceurs actifs sur Instagram ou YouTube ont été cités dans l’ensemble aussi souvent par les garçons que par les filles.
Différences régionales dans les préférences des influenceurs
Outre le sexe, la région linguistique influence également le choix des influenceurs. Dans les différentes régions linguistiques, les jeunes suivent majoritairement des personnes qui publient des contenus dans leur langue. Ainsi, MontanaBlack est en tête du classement de popularité en Suisse alémanique, tandis que Squeezie est le plus populaire en Suisse romande et Gaia Bianchi au Tessin. Les influenceurs anglophones représentent environ un quart des citations en Suisse alémanique, un cinquième en Suisse romande et un huitième au Tessin.
Le "biais de positivité" influence le bien-être
Les contenus sur les réseaux sociaux sont marqués par des représentations positives qui présentent la vie et l’apparence d’autres personnes sous un jour particulièrement favorable. Environ trois quarts des jeunes voient souvent des contributions qui montrent des personnes avec des émotions positives, comme par exemple s’amuser et être heureux ou avoir une apparence attrayante. "La représentation unilatérale de tels contenus considérés comme socialement souhaitables est également appelée", explique Céline Külling, chercheuse à la ZHAW et co-auteur du rapport. "Si les jeunes se comparent trop souvent à de telles images trop positives, cela peut avoir un effet négatif sur leur bien-être". Les adolescents et les filles plus âgés ont tendance à percevoir plus souvent des contenus positifs que les adolescents et les garçons plus jeunes. En particulier, les contenus qui mettent en avant l’apparence attrayante des personnes sont plus souvent perçus par les filles. "La personne qui se cache derrière un compte est plus importante pour les enfants que le sujet. L’influence de l’image que les influenceurs donnent d’eux-mêmes gagne ainsi en importance. Je recommande aux parents de garder un OEil sur cet effet et de le regarder activement avec les enfants - ils tombent vite dans le panneau des influenceurs trop parfaits et de leurs mondes idéaux", ajoute Michael In Albon, chargé de la protection de la jeunesse dans les médias chez Swisscom.
Examen critique du rôle de modèle des influenceurs : Discutez avec les jeunes des raisons pour lesquelles ils apprécient certains influenceurs et dans quels domaines ces personnes sont de bons ou de mauvais modèles.
Publicité et fonction de modèle : parlez avec les jeunes des éventuels intérêts financiers cachés des influenceurs et de leur influence sur les contenus présentés.
Créez votre propre flux : Décidez vous-même qui vous voulez suivre et quels contenus vous voulez voir régulièrement.
Une utilisation attentive plutôt qu’un défilement sans but : Réfléchissez à votre humeur et à votre état émotionnel lorsque vous utilisez les médias sociaux et posez-vous des questions sur votre utilisation et ses conséquences.
Ne pas se contenter de consommer, mais aussi de faire : Utilisez les contenus positifs comme source d’inspiration pour passer à l’action et entreprendre ou créer quelque chose.
S’accorder une pause de temps en temps : Limiter le temps passé sur les médias sociaux afin de moins s’exposer au "biais de positivité".
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