Spark Award 2024 : un procédé de recyclage des terres rares récompensé

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Marie Amélie Perrin et Victor Mougel (au centre) remportent le Spark Award 2024.
Marie Amélie Perrin et Victor Mougel (au centre) remportent le Spark Award 2024. Ici, en compagnie de Vanessa Wood, vice-présidente pour le transfert de connaissances et les relations économiques, et de Stefan Lux, responsable ETH transfer. (Image : Romel Janeski / NZZ Connect)
Le prix de l’invention la plus prometteuse de l’année dernière a été décerné à Marie Amélie Perrin et Victor Mougel. Ils ont mis au point une méthode permettant de récupérer efficacement les terres rares dans les déchets électroniques.

Les terres rares sont indispensables à l’électronique moderne. On les trouve par exemple dans les lampes fluorescentes, les écrans plats et les aimants des disques durs. En outre, ces éléments sont également indispensables à la transition énergétique. Ils sont par exemple utilisés pour fabriquer des générateurs d’éoliennes.

Jusqu’à présent, ces éléments ne sont guère recyclés, car leur séparation nécessite une énorme quantité d’énergie et de produits chimiques. Le problème réside dans la similitude chimique de ces éléments. La doctorante de l’ETH Marie Perrin et son directeur de thèse Victor Mougel ont développé une méthode permettant de séparer efficacement ces éléments. Elle a été récompensée par le Spark Award 2024 en tant qu’invention la plus prometteuse de l’année.

Réduire la dépendance vis-à-vis des fournisseurs

Dans son appréciation, le jury s’est dit convaincu que cette méthode ouvrait la voie à un recyclage plus efficace des terres rares. Selon lui, le passage du laboratoire au marché est prometteur, tout comme l’impact de l’invention. "Si nos déchets électroniques deviennent une ressource et ne finissent plus dans les décharges, notre dépendance vis-à-vis des sources d’approvisionnement externes diminuera", a justifié Olivier Enger, membre du jury et Senior Innovation Manager chez BASF.

"Pour moi, ce prix est un grand honneur", a déclaré Marie Perrin. Elle a souligné que les projets finaux étaient tous formidables, mais aussi très différents, et qu’ils montraient la diversité de l’ETH. Le fait que sa technologie ait remporté le premier prix reflète certainement aussi la conscience croissante de l’utilisation des ressources.

Pour commercialiser cette technologie, les chercheurs ont créé il y a un an et demi déjà une start-up appelée Reecover. Le nom est dérivé de "Rare elements recovery". "Ayant terminé mon doctorat il y a une semaine, je peux maintenant me consacrer pleinement au développement de la start-up", se réjouit Marie Perrin.

Le Spark Award décerné pour la première fois lors de l’ETH Industry Day

La remise du Spark Award a été le point d’orgue de l’ETH Industry Day, qui s’est déroulé cette année au Kongresshaus de Zurich dans le cadre d’Open-i. L’ETH Zurich était le partenaire officiel de la manifestation qui a succédé au Swiss Innovation Forum de NZZ Connect.

Open-i a proposé un programme de quelque 80 exposés et 90 stands d’exposition et a enregistré plus de 1000 participants. "Pour nous, l’Industry Day de cette année a été un succès total", déclare Jeannine Pilloud, responsable de cet événement en tant que directrice du Partnership for Innovation de l’ETH Zurich. Les chercheurs et les représentants des entreprises spin-off présents sur la scène et aux stands d’exposition se sont également montrés satisfaits du nouveau lieu de la manifestation.