Suivons le lièvre !

Le lièvre brun préfère les zones où le pourcentage de surfaces à valeur écologiq
Le lièvre brun préfère les zones où le pourcentage de surfaces à valeur écologique est élevé. En l’absence de jachères fleuries et d’éléments similaires, le lièvre n’est pas présent, comme le montrent les recensements à long terme de la Station ornithologique au Klettgau, à Schaffhouse. photo © Markus Jenny

Les terres agricoles valorisées écologiquement abritent le lièvre brun et divers oiseaux menacés, comme le montre la Station ornithologique suisse à l’exemple du Klettgau à Schaffhouse. Grâce à une coopération étroite entre la protection de la nature et l’agriculture, la région est devenue un haut lieu de la biodiversité dans notre pays.

Sempach. - Coquelicots, gaillets et sauges des prés colorent le tableau de rouge, jaune et violet. Les jachères fleuries et les prairies riches en espèces ne sont pas seulement un régal pour les yeux dans les paysages de production agricole autrement monotones, la nature en profite également. Les recensements de longue date de la Station ornithologique de Sempach au Klettgau à Schaffhouse témoignent de l’importance des zones agricoles aux nombreuses jachères fleuries et autres habitats de grande valeur écologique pour le lièvre brun et divers autres animaux et plantes.

Les recensements du lièvre brun de cette année le montrent bien : sur un site agricole du Klettgau, très valorisé sur le plan écologique et comportant une forte proportion de surfaces de promotion de la biodiversité, la densité d’environ 16 lièvres par km2 est cinq fois supérieure à la moyenne suisse. Dans une région avoisinante, où la proportion de zones de valeur écologique est beaucoup plus faible, il n’y a que deux lièvres par km2, soit huit fois moins.

« Comme le lièvre, le tarier pâtre et la fauvette grisette, par exemple, profitent fortement de la revalorisation écologique. On y trouve ces espèces dans des densités plus de cinq fois plus élevées que dans la zone non revalorisée »,  résume Markus Jenny, qui accompagne le projet Klettgau à la Station ornithologique. Pratiquement tous les oiseaux nicheurs étudiés profitent des améliorations écologiques. Le bruant proyer, pratiquement disparu en Suisse, ne niche d’ailleurs que dans la zone revalorisée.

Afin de promouvoir efficacement le lièvre brun, les zones agricoles exploitées de manière intensive nécessitent au moins 5 % de surfaces de qualité de promotion de la biodiversité, telles que des jachères fleuries, des prairies riches en espèces ou des haies. Dans la région hautement revalorisée du Klettgau, la proportion de ces surfaces est même plus de deux fois plus élevée, soit 12 % ! Et la nature en est reconnaissante, comme le montrent de manière impressionnante les recensements. Markus Jenny en est convaincu : « Grâce à 30 ans d’étroite collaboration entre la Station ornithologique, le Canton et les agriculteurs, le Klettgau est aujourd’hui un modèle de la façon dont l’agriculture et l’écologie peuvent aller de pair ».