Santé-environnement : la place du médicament

Storyboard du film de Claude Barras, ’Ma vie de courgette’ © Claude
Storyboard du film de Claude Barras, ’Ma vie de courgette’ © Claude Barras, collection Cinémathèque suisse. Tous droits réservés

Maria Tortajada (Section d’histoire et esthétique du cinéma) obtient un financement pour son projet libre consacré au cinéma suisse d’animation francophone du XXe siècle à nos jours.

Projet

L’histoire du cinéma d’animation en Suisse reste très peu documentée à ce jour alors qu’il apparaît, à la lumière des nouvelles technologies, que la réflexion contemporaine sur le cinéma en constante mutation nécessite une meilleure connaissance de ce champ. La manière dont l’animation en Suisse s’inscrit dans les diverses transformations des pratiques - techniques, esthétiques et économiques - depuis le XXe siècle est une connaissance indispensable à la création contemporaine et aux modes de production qui lui sont nécessaires. Le but du projet est de continuer d’écrire l’histoire du cinéma suisse d’animation francophone du XXe siècle à aujourd’hui comme cela a déjà été commencé grâce au projet FNS ’ Nag et Gisèle Ansorge : institutions, pratiques et formes ’.
S’attachant à certains animateurs, à certains studios qui leurs sont associés ou à certains films, la recherche part d’études de cas particulièrement significatifs pour étudier aussi bien les pratiques des cinéastes que les dispositifs économique, professionnel, social, politique, institutionnel et technique qui permettent au cinéma d’animation de s’inscrire, de fonctionner et de se développer dans le maillage helvétique et international du cinéma.
Dégager à partir de ces cas, de ces personnes, de ces entreprises, le réseau qui fait le cinéma d’animation en Suisse francophone, c’est aussi construire une part de l’histoire de la Suisse dans son fonctionnement économique, culturel et artistique de la manière la plus concrète ; c’est également mettre en évidence la part des coproductions et des échanges internationaux à l’oeuvre dans la création comme dans la diffusion des films d’animation suisses.

Trois périodes sont abordées à partir d’entrées ponctuelles qui ouvriront sur une connaissance élargie des dispositifs à l’oeuvre :

  1. La période centrale du projet correspond à l’émergence de l’animation indépendante en Suisse dès la fin des années 60 et à son développement jusqu’au début des années 2000 : elle mettra l’accent sur le rôle essentiel joué par la télévision, de la commande à la diffusion des films. Deux thèses de doctorat traiteront d’un animateur ayant fondé son studio : l’une portera sur Edmond Liechti, très impliqué dans la création télévisuelle et publicitaire, l’autre sur Robi Engler, à la fois graphiste, cinéaste, producteur et pédagogue.
  2. Un phénomène important pour l’animation suisse contemporaine est le passage du court au long métrage d’animation, marqué par certains succès - ou échecs - du point de vue économique ou public en Suisse et à l’international. Cette tendance suppose des changements dans les modes de production, de financement et de travail qui transforment le champ de l’animation de façon significative. Une monographie, rédigée par la chercheuse postdoc, traitera des transformations liées à l’apparition de longs métrages d’animation en Suisse entre 1980 et aujourd’hui.
  3. Sur la période du ’ cinéma classique ’, première chronologiquement, la production en animation est minimale, marquée seulement par quelques entreprises éphémères. C’est le cas des Aventures de Monsieur Vieux-Bois (1921) de Lortac et Cavé qui, à travers un financement genevois, permet de créer un moyen métrage au statut particulier à partir des dessins de Rodolphe Töpffer. Ce film sera étudié comme modèle de production suisse dans une perspective transnationale à travers trois articles.

Mené dans le cadre de la Collaboration UNIL+Cinémathèque suisse, ce projet entend continuer de combler un manque flagrant dans la connaissance du cinéma suisse grâce à une méthode originale, déjà mise à l’épreuve dans d’autres recherches menées à l’Université de Lausanne. Pour cela, il développe un outil ad hoc - une base de données et ses visualisations de réseaux - qu’il entend partager avec d’autres chercheur·e·s au-delà du présent projet pour parvenir ainsi à terme, avec ses partenaires helvétiques, à une meilleure connaissance du cinéma suisse d’animation, dont l’enseignement académique du cinéma a grandement besoin.

Direction du projet


équipe du projet

  • Baptiste Mesot, Doctorant FNS
  • Chloé Hofmann, Chercheuse FNS postdoc
  • Pierre-Emmanuel Jaques, Chercheur FNS junior
  • NN, Doctorant·e FNS

Durée du projet

  • 2023-2027