Du nouveau sous l’Himalaya

C’est notamment cet appareil qui a servi pour les mésures lors des campagn
C’est notamment cet appareil qui a servi pour les mésures lors des campagnes de terrain entre le Bhoutan et le Népal. - György Hetényi

Une équipe de géophysiciens vient de publier un article sur Scientific Reports au sujet de récentes découvertes concernant la chaîne himalayenne. Résultat : la plaque tectonique indienne est partitionnée en quatre segments. Ce qui conditionnerait l’ampleur des séismes.

Sur la base d’études d’anomalies gravimétriques de la plaque tectonique indienne, un groupe de géophysiciens a réussi à déterminer que cette dernière est constituée de quatre segments d’ouest en est. En d’autres termes, la structure de la plaque sous l’Himalaya n’est pas la même partout, plongeant de façon plus ou moins abrupte sous les montagnes. Des résultats publiés depuis mercredi 21 septembre sur Scientific Reports.

Mais les scientifiques ne se sont pas arrêtés là. Poussant plus loin les analyses, et en comparant avec des données sismologiques déjà existantes, ils ont notamment pu déterminer que chaque tremblement de terre majeur est jusque-là resté confiné dans le même segment. Un indicateur pour affirmer que ces frontières sont infranchissables et limitent donc la magnitude des secousses - « C’est une bonne question. Nous avons tendance à croire que ça n’arrivera jamais. Mais on ne peut pas exclure un franchissement. Les séismes sont toujours des surprises », répond György Hetényi, professeur assistant boursier FNS à l’Institut des sciences de la Terre de l’UNIL, premier auteur de l’article.

L’intérêt de cette recherche réside principalement dans la découverte de limitations de l’étendue de la rupture, et en conséquence de la magnitude des séismes, par segments, grâce aux nouvelles données obtenues. Au niveau de la région du Bhoutan par exemple, les séismes ne pourraient pas dépasser une magnitude de 8.6 environ. Alors que sur d’autres segments plus longs, notamment au Népal, ils peuvent grimper davantage encore. Quid du scénario catastrophe - « Si les séismes franchissent ces frontières, il faudra compter avec des gigaséismes, sachant que les mégaséismes peuvent tuer des dizaines de milliers de personnes déjà et causer d’énormes dégâts. »

Pour arriver à ces conclusions, l’équipe a mené six campagnes de terrain, quatre au Bhoutan et deux au Népal, afin de compléter des données existantes, mais lacunaires sur certaines zones géographiques. « Au cours de ce projet, nous avons parcouru l’équivalent de deux fois la planète », souligne György Hetényi. Cette recherche vient compléter un projet dont l’idée initiale date d’il y a exactement 10 ans.