Moustiques vecteurs de maladies : un nouveau test d’ADN environnemental pour les détecter et les identifier
Une équipe internationale, dirigée par des chercheurs du Département d’écologie et évolution de l’Université de Lausanne et du Musée cantonal de zoologie de Lausanne, a développé, pour la première fois, un test basé sur la méthode de l’ADN environnemental (ADNe). En prélevant des échantillons d’eau, le test utilise une technologie de pointe et permet d’identifier des espèces de moustiques qui transmettent des maladies telles la dengue, le chikungunya et le virus Zika. L’étude a est publiée mercredi 14 septembre dans la revue PLoS ONE.
Les recherches menées par l’UNIL, en collaboration avec le Musée de zoologie, l’Université de Padoue (Italie), l’Université de Grenoble/CNRS et la société SpyGen (France), démontrent l’efficacité et la fiabilité de cette nouvelle approche fondée sur l’ADN environnemental (ADNe). Les chercheurs ont prélevé des échantillons d’eau, sur le terrain dans plusieurs pays européens. Tous les organismes vivants perdent de l’ADN à travers la peau, l’urine ou les selles par exemple. Les molécules se retrouvent ensuite dans leur environnement.
En parallèle à ces prélèvements d’ADN dans l’eau et pour comparer les résultats, les chercheurs ont travaillé de manière traditionnelle en prélevant des échantillons de larves. Cette dernière approche donnant parfois des résultats ambigus et étant problématique lors de surveillances à grande échelle. L’analyse se basait sur trois espèces invasives de moustiques : le moustique tigre (Aedes albopictus), le moustique japonais (Aedes japonicus) et le moustique de Corée (Aedes koreicus).
Résultat : le test effectué avec l’ADNe est fiable et efficace et obtient même de meilleures performances que les méthodes traditionnelles. De plus, l’échantillonnage de l’eau est une méthode moins complexe à réaliser.
Selon le Dr Luca Fumagalli, du Département d’écologie et évolution de l’UNIL, « comme l’échantillonnage de l’eau est plus simple à réaliser que des analyses traditionnelles, il pourrait permettre de développer des programmes de science citoyenne à grande échelle avec un suivi et une surveillance en lien avec l’apparition de certaines espèces invasives de moustiques. »
Les moustiques vecteurs de virus et de maladies comme la dengue, le chikungunya et Zika représentent un problème de santé publique émergeant en Europe et dans le monde Les espèces invasives se répandent notamment en raison du changement climatique et de la mondialisation, avec des impacts potentiels au niveau environnemental, économique et sanitaire. Une identification précoce est donc cruciale pour établir des stratégies d’éradication ou de contrôle efficaces.