SwissCube: sept ans dans l’espace et toujours actif

- EN- FR
SwissCube: sept ans dans l’espace et toujours actif
!--

23.09.16 - Lancé le 23 septembre 2009, le petit satellite suisse continue d’envoyer régulièrement ses bips. Il entre ainsi dans la catégorie des nanosatellites les plus anciens à être toujours en activité. Une application mobile permettant de suivre l’appareil en direct sera bientôt disponible.

--

23.09.16 - Lancé le 23 septembre 2009, le petit satellite suisse continue d’envoyer régulièrement ses bips. Il entre ainsi dans la catégorie des nanosatellites les plus anciens à être toujours en activité. Une application mobile permettant de suivre l’appareil en direct sera bientôt disponible.

Il a fait près de 38’000 fois le tour de la planète, envoyé 150 millions de bips, transmis des dizaines de mégaoctets de données et résisté bien plus longtemps que prévu aux effets dévastateurs des particules solaires sur les composants électroniques. SwissCube, le petit satellite conçu par l’EPFL en partenariat avec plusieurs Hautes écoles spécialisées, fête aujourd’hui même ses sept années dans l’espace. Le Centre d’ingénierie spatiale de l’École, eSpace, célèbre l’événement, avec au menu: retrouvailles entre concepteurs, conférences, témoignages, vidéos inédites et retransmission d’un passage de l’objet au-dessus de nos têtes. Une application mobile permettant de suivre le satellite en direct sera également bientôt disponible.

Il y a de quoi marquer le coup. Car cette étonnante longévité place le petit satellite, un CubeSat mesurant 10 centimètres de côté, dans la cour des grands. Il se trouve maintenant carrément en tête du classement européen des engins de sa catégorie les plus anciens encore en activité. Il n’y a, à ce jour, que quatre autres CubeSats qui auront duré plus longtemps, tous de conception japonaise. Celui d’entre eux qui détient le record au niveau mondial se trouve en orbite depuis 13 ans.

Or, personne n’aurait, au départ, parié sur une telle résistance de SwissCube. Il avait été conçu pour quatre mois de fonctionnement. De plus, une fois mis en orbite, la déception avait été de mise: l’appareil s’était mis à tourner sur lui-même, le rendant inopérable pendant plusieurs mois avant qu’il ne soit enfin stabilisé.

Des choix audacieux

Cette durée de vie démontre avant tout la grande qualité du travail mené à l’époque par les quelque 200 étudiants qui se sont succédés sur trois ans pour mener le projet à bien sous la direction de Muriel Richard, ingénieure spatiale à eSpace. De plus, avec le temps, la pertinence de certains choix considérés à l’époque comme audacieux se confirme, par exemple celui de recourir à des composantes lowcost encore non utilisées dans le spatial.

Orbitant à 720 km de hauteur à une vitesse de près de 7’500 mètres par seconde - soit 28’000 kilomètres à l’heure-, le petit satellite continue de transmettre régulièrement des informations sur sa position, l’état de ses systèmes et des images. Toutefois, par deux fois déjà au cours des dernières années, des défaillances ont nécessité une réinitialisation complète. À chaque fois, le CubeSat avait bien redémarré, prouvant une fois encore la fiabilité de sa conception.

Il commence maintenant à montrer des signes de fatigue plus sérieuse. «Il est probable qu’il arrive bientôt en bout de course, regrette Simon Dandavino, directeur exécutif d’eSpace. Son système de communication est moins réactif et ses tentatives de transmission de données moins fructueuses qu’auparavant.»

À terme, SwissCube devrait être récupéré par CleanSpace One, le satellite nettoyeur en cours de conception à eSpace. Un projet dont le but est de développer des solutions au problème des débris spatiaux et de démontrer leur faisabilité en environnement spatial. Le petit cube aura ainsi servi des fins expérimentales jusqu’au dernier moment.

Une app, des images inédites, une maquette

À l’occasion de cet anniversaire, les «fans» de SwissCube seront servis. Grâce à la prochaine sortie d’une application pour téléphones mobiles nommée Elveti mobile, ils pourront suivre le petit appareil et recevoir ses données en direct, puis également d’autres satellites, tels que CleanSpace One. Ils pourront aussi découvrir les images publiées par l’Institut d’astronomie de l’université de Berne (AIUB), qui a réussi l’exploit de filmer l’appareil depuis le sol grâce au télescope Zimlat, de l’observatoire de Zimmerwald, ce malgré sa petite taille et son impressionnante vitesse de déplacement.

 

Enfin, une reproduction exacte du satellite est actuellement en construction. Elle sera exposée, avec différentes explications sur les systèmes et l’histoire du satellite, dès le mois de novembre au Musée suisse des transports à Lucerne. 

:

http://swisscub­e.epfl.ch/

http://espace.epfl.ch/