Les mécanismes de la dépression

©Dodoardo - Fotolia.com
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Une équipe de chercheurs a mis en évidence l’impact d’épisodes de stress lors de la période postnatale sur l’âge adulte, notamment en termes de vulnérabilité accrue au développement de dépression.

Les troubles mentaux tels que la dépression sont des maladies complexes caractérisées par de nombreux symptômes. La compréhension des mécanismes responsables des diverses altérations du comportement et de l’humeur est un préalable indispensable à la mise au point de nouvelles thérapies. Les expériences de stress dans la période postnatale conduisent à une vulnérabilité accrue au développement de dépression à l’âge adulte, mais les mécanismes qui sous-tendent cette vulnérabilité restent peu connus. C’est précisément cette question que Manuel Mameli et Anna Tchenio du Département des neurosciences fondamentales de la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL ont étudié dans leur étude.

«Nos travaux démontrent chez la souris qu’une séparation maternelle postnatale mène, à l’âge adulte, au développement de symptômes de type dépressif. Cette séparation est associée à une dérégulation de l’activité neuronale de l’habénula latérale, une minuscule zone située au milieu du cerveau qui joue un rôle clé dans le traitement des expériences aversives», détaille le Prof. Manuel Mameli. En utilisant des approches inspirées de la clinique comme la stimulation cérébrale profonde dans cette même structure, les scientifiques ont montré que cette intervention non seulement normalisait l’activité neuronale de l’habénula mais améliorait par ailleurs les symptômes de type dépressif chez les souris.

Vers de nouvelles voies thérapeutiques

«Les résultats de notre étude augmentent notre compréhension des mécanismes qui mènent à l’émergence de certains symptômes dépressifs. Ils mettent également l’accent sur le fait que l’habénula latérale peut représenter une cible potentielle pour des interventions thérapeutiques dans la neuropsychiatrie», conclut Anna Tchenio, première auteure de l’article paru dans Nature Communications.