Des scientifiques ont découvert qu’à côté des récepteurs d’oestrogènes, il existe des cellules contenant de très faibles quantités de protéines réceptrices. Cette découverte a des répercussions importantes sur le rôle du récepteur dans la croissance et le développement des cellules du sein, ainsi que dans le développement du cancer du sein.
Les oestrogènes sont des hormones qui jouent un rôle central dans le développement et la physiologie du sein, mais qui sont également impliquées dans le cancer du sein. Comme toutes les hormones, les oestrogènes exercent leurs effets biologiques en se liant à des récepteurs spécifiques dans la cellule cible.
Des scientifiques dirigés par Cathrin Brisken à l’EPFL ont maintenant découvert que la moitié des cellules épithéliales lumineuses du sein qui semblent ne pas exprimer le récepteur d’oestrogène l’expriment à de faibles niveaux. Publiés dans Nature Communications, ils montrent que différentes parties des récepteurs d’oestrogènes jouent différents rôles dans les cellules mammaires luminales qui donnent naissance au cancer. Selon qu’une cellule présente des niveaux faibles ou élevés de récepteurs aux oestrogènes, les activités hormono-dépendantes ou hormono-dépendantes sont importantes pour sa fonction.
De plus, les chercheurs ont découvert que l’action du récepteur d’oestrogène est biphasique : il stimule l’expansion et la croissance des cellules mammaires chez les jeunes souris mais l’inhibe pendant la grossesse.
Cette découverte a des implications immédiates sur le rôle de ERα dans le développement du cancer du sein. "Cela soulève la question de savoir si ces cellules mammaires pseudo-négatives se transformeront en cancer du sein à récepteurs d’oestrogènes positifs ou négatifs ", explique Cathrin Brisken.
Références
Stéphanie Cagnet, Dalya Ataca, George Sflomos, Patrick Aouad, Sonia Schuepbach-Mallepell, Henry Hugues, Andrée Krust, Ayyakkannu Ayyanan, Valentina Scabia, Cathrin Brisken. Oestrogen receptor - AF-1 and AF-2 domains have cell population-specific functions in the mammary epithelium. Nature Communications 09 November 2018. DOI: 10.1038/s41467-018-07175-0
Récepteurs d’oestrogènes cachés dans l’épithélium mammaire
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