Série d’été - Étudiant en informatique à l’EPFL, Hugo Hueber a développé un jeu de réalité virtuelle qui se glisse dans n’importe quel environnement, permettant d’interagir de la même manière avec une table qu’avec un objet dessiné en 3D. Objectif : augmenter au maximum l’immersion du joueur.
Équipé d’un casque de réalité virtuelle, vous manipulez des objets entre vos mains, que vous voyez à l’image. Ces objets n’existent pas, mais d’autres, comme une table ou une chaise, sont bien réels et peuvent être touchés et déplacés. En baissant le regard, vous observez chacun de vos doigts : vos mains virtuelles reproduisent le plus léger mouvement. La sensation d’immersion est étonnante. Et c’est exactement ce que cherche Hugo Hueber, qui suit un Master en Informatique à l’EPFL et a imaginé un jeu basé sur la technologie VR dans le cadre de ses études.
«Mon objectif était de créer un jeu intégrant les technologies les plus récentes avec les travaux de recherche en interaction 3D que nous développons en laboratoire, explique l’étudiant. Le joueur peut avoir des interactions physiques avec un environnement virtuel, lequel est transposable à n’importe quel endroit : une pièce, un bureau, ou encore une salle de classe, en un instant.»
Pour cela, Hugo Hueber doit mesurer et calibrer en quelques gestes et clics les objets, comme une chaise, qu’il souhaite modéliser dans le jeu. Le joueur peut ensuite utiliser la chaise dans le jeu, alors qu’il la sent physiquement sous ses doigts. Si cette étape représentait un véritable challenge technique pour l’étudiant, elle permet à l’arrivée d’augmenter au maximum le sentiment d’immersion de l’utilisateur.
Voir ses doigts en 3D
Autre composant qui mêle réalité physique et virtuelle, la perception des doigts. Ici pas de manette qui briserait l’illusion du réel : le joueur voit chacun de ses doigts et peut les bouger avec précision, tapant dans ses mains ou ramassant un objet avec aisance. Enfin, si les mains ne suffisent pas, des capteurs placés sur le corps de l’utilisateur permettent aussi de voir son corps bouger directement dans le jeu. «Le système de suivi du mouvement des capteurs permet de les transposer visuellement en temps réel sous forme de parties du corps. Le fait d’avoir ses actions physiques synchronisées directement dans le jeu permet à l’utilisateur de se sentir vraiment intégré dans ce qui se passe», poursuit l’étudiant.
Des jeux vidéo pour la recherche
Le projet d’Hugo Hueber s’inscrit dans la lignée de travaux de recherche menés depuis des années au sein de l’Immersive Interaction Group de Ronan Boulic, qui cherche à tirer parti des interactions physiques pour agir dans un environnement virtuel. À l’avenir, l’étudiant se verrait bien allier encore davantage l’aspect ludique et créatif des jeux vidéo avec la recherche : «On ne se rend pas compte à quel point les jeux vidéo peuvent permettre des recherches tierces!»
Pour tester le jeu: https://astache.itch.io/mum-proof (nécessite HTC Vive et Leap Motion.).