Des chercheuses et chercheurs de l’Université de Berne participent à une mission de la NASA

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Des chercheuses et chercheurs de l’Université de Berne participent à une m

Europa Clipper, la sonde de la NASA, a été lancée le 14 octobre 2024 avec pour mission d’étudier en détail la lune de Jupiter, Europe. Elle déterminera si cette lune glacée serait propice à la vie extraterrestre. Quatre chercheuses et chercheurs de l’Université de Berne font partie des équipes scientifiques chargées des caméras de la mission, du système d’imagerie Europa (EIS) et du spectromètre de masse MASPEX à bord de la sonde spatiale.

Le lundi 14 octobre 2024, la mission Europa Clipper de la NASA a commencé son voyage vers Jupiter. La sonde spatiale est la plus grosse construite par la NASA pour une mission planétaire et sera lancée par une fusée Falcon Heavy de SpaceX depuis le Launch Complex 39A au Kennedy Space Center de la NASA en Floride. Europa Clipper de la NASA devra parcourir 2,9 milliards de kilomètres pour atteindre Jupiter en avril 2030. L’objectif scientifique le plus important est de découvrir si sous la surface d’Europe, une lune glacée de Jupiter, il existe des lieux dont les conditions sont propices pour accueillir la vie. La sonde spatiale, en orbite autour de Jupiter, survolera près de 50 fois Europe à une altitude de seulement 25 kilomètres au-dessus de sa surface, en planant au-dessus d’un endroit différent à chaque passage, afin de scanner la quasi-totalité de la lune.

Europa Clipper dispose d’une batterie efficace de neuf instruments scientifiques qui travaillent de manière synchronisée et collectent des données pour atteindre les objectifs scientifiques de la mission. Tous les instruments procéderont à des mesures et enregistreront des images à chaque passage, qui à la fin livreront un aperçu global détaillé d’Europe. à bord de la sonde spatiale se trouve l’Europa Imaging System (EIS), un système de caméra conçu et fabriqué par Johns Hopkins Applied Physics Laboratory (APL). L’équipe scientifique derrière l’EIS est dirigée par Elizabeth Turtle de l’APL, et Nicolas Thomas, professeur en astrophysique à l’Université de Berne, est ’ Co-Investigator ’. Antoine Pommerol, co-responsable du Thomas’ Planetary Imaging Group dans le service de recherche spatiale et de planétologie à l’Institut de physique de l’Université de Berne, et Caroline Haslebacher, qui vient d’obtenir son doctorat dans le même groupe sont également membres de l’équipe scientifique d’EIS. Audrey Vorburger, professeure-assistante en astrophysique à l’Université de Berne, est membre de l’équipe scientifique Europa Clipper pour le spectromètre de masse MASPEX.

Une grande expérience et vaste expertise avec les systèmes de caméra à l’Université de Berne

’ C’est un grand honneur de faire partie de cette mission incroyablement passionnante ’, indique Nicolas Thomas, qui, en raison de sa grande expérience et sa vaste expertise dans le domaine des systèmes de caméra, a rejoint l’équipe scientifique d’EIS. Le système de caméra CaSSIS à bord de l’ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO), qui a fournit des images spectaculaires de Mars et a été développé par une équipe internationale sous la direction de Nicolas Thomas et a été fabriqué à l’Université de Berne, en fait aussi partie. ’ J’espère que la caméra EIS pourra déterminer si de l’eau liquide se trouve proche de la surface d’Europe, et, si oui, si cela est le cas périodiquement ou non ainsi que le lieu et l’heure de la dernière occurrence ’, explique Nicolas Thomas.

Antoine Pommerol, également membre de l’équipe scientifique d’EIS, dispose d’une grande expérience dans le calibrage et l’analyse des données de télédétection de différents objets dans le système solaire avec des surfaces glacées comme Mars et les comètes. Il a développé à l’Université de Berne une installation d’essai unique pour simuler des surfaces lunaires glacées, comme celle d’Europe, la lune de Jupiter. Antoine Pommerol explique : ’ Nous pouvons simuler le matériau de surface et les conditions, mesurer le degré de réflexion et utiliser ces données pour préparer l’interprétation des futurs résultats ’. Il suit donc de près toutes les discussions liées au calibrage du système de caméra et prépare des ensembles de données expérimentales pour l’interprétation future des données collectées sur Europe.

Caroline Haslebacher a rejoint l’équipe scientifique d’EIS grâce à son directeur de thèse Nicolas Thomas. ’ Je suis très heureux d’avoir pu donner à Caroline Haslebacher la possibilité de faire partie de l’équipe scientifique d’EIS. Impliquer les jeunes chercheuses et chercheurs à un stade précoce dans ce type de mission change la vie ’, indique Nicolas Thomas. Haslebacher développe une base de données de cibles pour aider à la planification de l’imagerie EIS sur Europe. Elle explique : ’ L’effort de développement d’une base de données de cibles aidera à prioriser les observations, ce qui est important en raison du temps limité pendant les survols et du volume de données. ’ La jeune scientifique est particulièrement enthousiaste à l’idée d’imager des régions d’Europe qui n’ont été observées auparavant qu’à faible résolution, et qui seront imagées par EIS à une échelle de pixels sans précédent.

Synergies avec la ’ mission soeur ’ sur Jupiter

Audrey Vorburger, qui dispose de vastes connaissances dans le domaine de la spectrométrie de masse, est également impliquée dans la mission Europa Clipper. Elle est membre de l’équipe scientifique pour la spectrométrie de masse MASPEX qui analysera la chimie de l’océan supposé souterrain de la lune, comment l’océan et le matériau de surface échangent et comment le rayonnement modifie les liaisons sur la surface de la lune.

Audrey Vorburger participe également à la mission spatiale Juice de l’Agence spatiale européenne qui a commencé son voyage vers Jupiter en avril 2023. Elle est la scientifique en chef pour le spectromètre de masse NIM qui a été entièrement conçu et fabriqué à l’Université de Berne. ’ Selon moi, les missions Juice et Europa Clipper sont comme des soeurs : légèrement différentes, mais avec de nombreuses similitudes ’, indique Audrey Vorburger. ’ Par exemple, huit des neuf instruments d’Europa Clipper ont un équivalent dans le projet Juice. Leurs profils de mission sont toutefois nettement différents. Juice explorera l’ensemble du système de Jupiter et entrera ensuite en orbite autour de Ganymède, la plus gosse lune de Jupiter, tandis qu’Europa Clipper se concentrera sur Europe et ne fournira une étude détaillée que de la lune glacée. Leurs similitudes et différences en font deux missions synergétiques prometteuses ’. Comme constaté en conclusion par Audrey Vorburger, Europa Clipper livrera de précieuses informations sur Europe et sservira de base pour de nouvelles missions à la recherche de la vie.

Plus d’informations sur NASA Europa Clipper: https://science.nasa.gov/mission/europa-clipper/