L’EPFL accueille un concours de cryptographie pour les jeunes

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Les élèves ont été encouragés à travailler ensemble. © 2019 Alain Herzog
Les élèves ont été encouragés à travailler ensemble. © 2019 Alain Herzog

Le 28 mai dernier, la Faculté Informatique et Communications (IC) et le Service de promotion des sciences (SPS) de l’EPFL ont organisé la finale de la première édition suisse du concours Alkindi, à l’occasion duquel plus de 40 élèves du secondaire de l’ensemble de la Suisse ont mis à l’épreuve leurs compétences en décodage.

Le concours Alkindi , créé en France, doit son nom au philosophe du IX e siècle Al-Kindi, aujourd’hui considéré comme l’un des fondateurs de la cryptographie, l’étude des codes.

Les finales de la première édition suisse d’Alkindi ont été organisées à l’EPFL par la Faculté IC et le SPS en collaboration avec les associations françaises de mathématiques et de programmation Animath et France ioi.

«L’objectif de l’événement est d’initier les élèves du secondaire à la cryptographie via des jeux ludiques», a déclaré Lê Nguyen Hoang, scientifique de la Faculté IC et co-organisateur du concours.

«Maintenant qu’un intérêt pour les mathématiques et l’informatique a été suscité, espérons que les étudiants voudront aller plus loin et choisiront ces domaines pour leurs études futures», a déclaré Farnaz Moser, directeur du SPS. «Nous sommes ravis d’ajouter Alkindi aux programmes de l’EPFL conçus pour initier les jeunes aux sciences et à la technologie».

Farnaz Moser et Deirdre Rochat, responsable de la communication de la Faculté IC, s’accordent à dire que la première édition suisse d’Alkindi fut un succès.

«La réponse a été très positive de la part des écoles et des étudiants, qui attendent déjà avec impatience la prochaine édition, a déclaré Deirdre Rochat. Nous espérons poursuivre et développer cette initiative en Suisse l’année prochaine, tout en valorisant la cryptographie, les mathématiques et l’informatique».

Déchiffrer des codes en un temps record

L’événement de l’EPFL a été le point d’orgue de trois défis préliminaires de résolution de problèmes que les étudiants ont relevés en ligne. Près d’un millier d’élèves de 10 e et 11 e années ont participé au premier défi, parmi lesquels 41 seulement ont été sélectionnés pour participer à l’épreuve finale.

Chaque équipe de deux à quatre élèves - qui n’étaient pas tenus d’avoir des connaissances préalables en cryptographie - ont travaillé contre la montre pour décoder en deux heures six messages alphabétiques et numériques, en utilisant seulement un crayon et du papier.

Pour tous les défis, les jeunes cryptographes ont été encouragés à travailler ensemble pour résoudre les problèmes et à y réfléchir d’une façon différente de ce qu’ils pourraient faire en classe.

«C’était difficile, mais intéressant et très amusant, quoique stressant!», a déclaré Maria Dumitru, 14 ans, du collège des Terreaux à Neuchâtel, à la fin de l’épreuve.

Alexandra Soldevilla, l’enseignante de mathématiques de Maria, a précisé que la plupart de ses élèves aiment certes les mathématiques et sont curieux, mais que la cryptographie est un nouveau défi pour eux.

«J’ai trouvé que c’était une très bonne expérience pour tous mes élèves, en particulier pour ceux qui manquent de confiance en eux et qui pensent qu’ils sont moins doués en mathématiques. De manière générale je fais beaucoup de concours de mathématiques avec mes élèves, parce que cela change un peu la routine de la classe. Mais j’ai trouvé celui-ci génial parce qu’il est très différent des autres compétitions. Les élèves ont découvert la cryptographie pour la première fois, mais cela suscitera peut-être un intérêt pour l’avenir», a déclaré Alexandra Soldevilla.

Elle a ajouté qu’elle était «très, très fière» de sa délégation de 16 élèves, qui comptait 11 filles.

«Sur les épaules des géants»

Alors que les exercices aident les élèves à relier les mathématiques à l’informatique au travers de la pensée computationnelle, le concours Alkindi initie également les jeunes à l’une des plus importantes applications des mathématiques aujourd’hui: la sécurité numérique.

Dans une présentation qui a suivi l’épreuve, le professeur Rachid Guerraoui, directeur du Laboratoire de calcul distribué ( DCL ), a souligné l’importance des algorithmes dans l’informatique moderne en faisant voyager son jeune public dans l’histoire afin de lui présenter les «géants» de l’informatique. A travers les travaux du mathématicien Al-Khwarizmi, qui a vécu au VIII e siècle et dont le nom forme la racine du mot «algorithme», de la première programmatrice Ada Lovelace et du pionnier de la cryptanalyse Alan Turing, Rachid Guerraoui a souligné aussi bien le grand potentiel que les risques des algorithmes.

«Les algorithmes font des choses incroyables, mais présentent quelques faiblesses. Nous devons étudier les systèmes informatiques pour comprendre ces faiblesses. C’est un domaine fascinant et très important», a conclu Rachid Guerraoui.

Les premiers finalistes suisses du concours Alkindi

Première place: Equipe «Wolf»: Aurélien Bonvallat, Aloïs Schnell, Théo Von Düring et Nicolas Brocard du collège de Bois Caran à Collonge-Bellerive

Deuxième place: Equipe «MEEC» Emma Jenni, Méloé Miorini, Claire Patuzzo et Eva-Katharina Renk du Collège des Terreaux à Neuchâtel

Troisième place: Equipe «NoLiCiMi» Lisa Aparicio, Michaël Schwendimann, Noémie De Schoulepnikoff et Claire Beauvir de l’établissement secondaire de Nyon-Marens