Série d’été - Projets d’étudiants (6/9). Le 11 août, les trois équipes des hautes écoles suisses - l’EPFL, la HES-SO Fribourg et la HEIG Yverdon - en compétition pour le concours Hydrocontest présenteront leurs bateaux à Yverdon. Les étudiants de l’EPFL sont au taquet avec un nouveau bateau.
A un mois du concours étudiants, la tension monte au sein de l’Hydrocontest EPFL Team. «On doit connaître tous les points faibles de nos deux bateaux afin d’éviter toute mauvaise surprise lors des épreuves», explique Sébastien Jaffaux, étudiant de Bachelor en génie mécanique et responsable de la communication de l’équipe. Alors, au coeur des vacances d’été, une poignée d’étudiants se retrouve quasi tous les jours, au siège de la CGN ou au Centre nautique EPFL-UNIL, pour tester, tester et encore tester les deux prototypes qui participeront, du 2 au 9 septembre à Saint-Tropez, au défi Hydrocontest. Comme l’an dernier, trois équipes helvétiques feront le déplacement: l’EPFL, la HES-SO Fribourg et la HEIG Yverdon. Le public pourra déjà découvrir leurs bijoux le 11 août, de 10 heures à 19 heures au Parc des Rives du Lac à Yverdon-les-bains.
Le concours est dédié à l’efficience énergétique nautique et maritime. Chacune des équipes d’étudiants - plus de 30 participantes cette année - présente deux bateaux miniatures télécommandés, propulsés par des batteries fournies par l’organisateur. Tels Laurel et Hardy, l’un, léger, doit aller vite et longtemps; l’autre, lesté de 200 kg, simule le déplacement d’un cargo (voir dossier en annexe).
Mi-catamaran mi-aéroglisseur
Les étudiants de l’EPFL, qui participent depuis la première édition en 2014, arrivent cette année gonflés à bloc. D’une part, ils sont convaincus que leur bateau léger, un bifoiler mis à l’eau en 2016, peut gagner. «Avec seulement deux foils, il a une trainée réduite au maximum ce qui lui permet d’aller plus vite que les autres. Mais le revers de la médaille est qu’il est plus instable. C’est une peu comme voler avec un drone qui n’a pas de stabilisateur», avance Kevin Delizée, étudiant de Master en génie mécanique et vice-président de l’association Hydrocontest EPFL Team. Tout l’enjeu réside donc dans la fiabilisation du bateau et bien entendu dans le pilotage.
D’autre part, les étudiants de l’EPFL qui se sont déjà deux fois hissés à la première place en catégorie transport de masse, arrivent cette année avec un nouveau bateau «lourd». Hybride entre le catamaran et l’aéroglisseur, le prototype est porté par la poussée d’Archimède sur les deux coques et par un coussin d’air (généré par un ventilateur et contenu entre les deux coques par des jupes à l’avant et à l’arrière).
Des partenaires précieux
Pour Kevin Delizée, qui a pensé et conçu l’embarcation au cours de deux projets de semestre, c’est l’aboutissement d’une année durant laquelle il n’a pas compté ses heures. «Ma motivation: c’est juste le bonheur de faire cela!» Avec une dizaine d’étudiants, ils se sont levés tous les matins à l’aube pendant 5 semaines pour aller construire l’embarcation dans la halle mise à disposition à Ecublens par Décision SA, un des partenaires principaux de l’équipe.
Car au-delà des aspects pédagogiques, mécaniques et techniques, la participation au concours est pour les étudiants un moyen de se confronter à certaines réalités qui les attendent. La gestion de projet et d’équipe, d’abord. La recherche de fonds et de partenaires ensuite. Depuis cette année, l’Hydrocontest EPFL Team ainsi instauré une collaboration avec une grande dame du lac, la CGN, qui leur a permis d’utiliser le plan d’eau étale du port des navires «belle époque». «Notre collaboration avec l’EPFL constitue pour la CGN une très belle opportunité d’établir des ponts sur des thématiques qui sont chères à la compagnie et en ligne avec son développement. Efficience énergétique, veille technologique, innovation, mise en pratique, nombreux sont les domaines pour lesquels étudiants, école et la CGN profitent de ce partenariat durable et tourné vers l’avenir», souligne Irwin Gafner, directeur technique à la CGN. Le petit bateau télécommandé des étudiants de l’EPFL vole ainsi aux côtés de la flotte centenaire.
Un nouveau bateau pour relever le défi Hydrocontest
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