Quelles que soient les disciplines, la quantité de données issues du monde scientifique s’accroît de manière phénoménale. Qu’est-ce que la gestion des données de recherche - Pourquoi est-elle indispensable et cruciale - Quels enjeux soulève-t-elle - Le 22 mars à l’UNIL, un événement sera consacré à cette thématique.
Des disques durs remplis de chaînes GATC produites par le séquençage de l’ADN jusqu’aux «carottes» extraites des forages géologiques, les données de recherche prennent des formes très variables. Comment gérer, protéger, valoriser, conserver, mettre à disposition et réutiliser ces données - Avec quels outils et moyens - Dans quel cadre éthique et légal - Ces questions, et nombre d’autres enjeux, figurent au programme d’une journée d’études co-organisée par le Service des ressources informationnelles et archives (UNIRIS) et le Dicastère Recherche, en partenariat avec le groupe Mnémopole.
Ouvert à toutes les personnes intéressées, cet évènement vise «à sensibiliser à cette problématique qui suscite un réel intérêt chez les chercheurs de l’UNIL», explique Gérard Bagnoud, directeur d’UNIRIS. Constat corroboré par une enquête sur les pratiques, attentes et besoins de ces derniers - enquête menée par sa collègue Carmen Jambé en début 2015 et qui sera exposée en préambule.
Chercheurs et experts rassemblés
La gestion des données de recherche soulève de nombreux enjeux transdisciplinaires et implique de multiples acteurs. C’est pourquoi la journée du 22 mars rassemblera à la fois chercheurs de toutes les Facultés et experts «maison» (archivistes, informaticiens, juristes). Les premiers présenteront leurs projets de recherche et problématiques spécifiques rencontrées ; les seconds aborderont les aides possibles et solutions existantes à l’UNIL. Enfin, une table ronde permettra de lancer les discussions et de partager les expériences.
Afin d’accompagner la démarche, un nouveau site internet dédié à cette thématique a été ouvert (http://uniris.unil.ch/researchdata). Outre des informations générales, guides, liens, marches à suivre et autres ressources, il propose - par exemple - un modèle de Data Management Plan (ou Plan de gestion des données), c’est à dire un document qui permet aux chercheurs de se poser les bonnes questions au bon moment, et d’anticiper les principales étapes de la gestion des données de recherche.
Car le sujet dépasse largement les considérations techniques. D’abord, certains bailleurs de fonds publics exigent un Data Management Plan pour l’octroi de financements. De même, certains éditeurs scientifiques exigent les sets de données lors de la soumission des articles. Enfin, «se préoccuper de la bonne gestion de ses données fait partie d’une recherche éthique et responsable», ajoute Gérard Bagnoud. Il semble logique que, d’une manière ou d’une autre, des données collectées et produites grâce à de l’argent public ne stagnent pas dans l’oubli, mais reviennent à la communauté et soient réutilisées dans d’autres travaux. Ainsi, elles restent vivantes.
Jeudi 22 mars. Bâtiment Géopolis, salle 1612, dès 13h30.