L’équipe a dévoilé mercredi soir sa nouvelle voiture de Formula Student électrique dans le nouveau makerspace de l’EPFL. Elle participera à quatre compétitions cet été en Europe.
Après Orion et Mercury, c’est Artemis qui conduira l’EPFL Racing Team (EPFLRT) sur les circuits européens cet été. L’association d’étudiantes et étudiants a dévoilé mercredi soir sa nouvelle voiture de Formula Student, au SPOT, le nouveau makerspace modulaire de l’EPFL. Légère comme une moto, mais puissante comme une Golf, avec le rapport poids/puissance d’une Ferrari Enzo, monocoque et électrique, elle a été fabriquée de toutes pièces et montée de A à Z à l’EPFL.
Il y a encore deux semaines, Artemis n’était que pièces détachées. Quelque 7000 au total. Chiara, membre de l’équipe châssis de l’EPFLRT, finissait les inserts pour le châssis dans l’atelier de mécanique jouxtant le grand hall du SPOT. Au cours de la dernière semaine, les équipes se sont relayées du matin jusque tard dans la nuit pour assembler la voiture. Le défi n’est pas que technique : une fine gestion des forces, une coordination étroite des talents ont conduit au résultat présenté le 25 mai.
Les établis, tabourets et écrans à roulettes ont disparu du grand espace ouvert de 400 m2. Ils laissent place à un parterre de chaises à pied pour les quelque 250 personnes invitées. Orion et Mercury accueillent le public, guidé par un tapis rouge. Des spots de même couleur donnent des touches écarlates à la structure du bâtiment. Tout est rouge et blanc, les couleurs de l’équipe. Au centre des chaises disposées en U, un voile noir recouvre le bolide. Le moment est intense : il consacre 10 mois d’efforts pour les 80 membres de l’EPFLRT.
« Plus légère, plus ridige, plus sûre »
Mieux que les précédentes et moins bien que les futures, Artemis suscite l’admiration. Elle est splendide, rutilante, bardée des logos des sponsors. Sa conception monocoque hybride, mi-fibre de carbone mi-tubulaire « est le gros point d’amélioration de cette voiture », souligne Gauthier Vuitton, chef technique de l’équipe. « Ça la rend plus légère, plus rigide et donc accroit la sécurité. » Tout ce qui a pu l’être a été perfectionné, fignolé, retouché. La batterie un peu plus légère, le système de refroidissement plus fonctionnel, l’énergie du freinage régénérée... Ses deux moteurs à l’arrière, un pour chaque roue, confèrent au bolide puissance et légèreté. D’un poids total d’un peu plus de 200 kg, dont encore un quart pour la batterie, elle est capable de passer de 0 à 100 km/h en à peine 3 secondes.
Les applaudissements se taisent à peine que la deuxième étape du défi commence. Assemblée, la voiture doit encore faire ses preuves sur le terrain. « Nous avons parcouru la moitié du chemin, avance Gauthier Vuitton. Les tests sont essentiels pour optimiser et finaliser la voiture. Il faut trouver les paramètres optimaux pour les amortisseurs, la pression des pneus, la gestion de la batterie, etc. » Outre les examens pour ces étudiantes et étudiants issus de différentes facultés, le mois de juin sera donc intense. Puis, c’est sur les chapeaux de roues qu’ils enchaineront les compétitions : en juillet à Zurich et, en août, sur les circuits de F1 d’Hungaroring en Hongrie, d’Hockenheim en Allemagne et de Barcelone en Espagne.