Joseph et Marie, l’âne et le b½uf, l’enfant Jésus dans la crèche, les anges, les bergers et les trois rois mages : À Noël, les santons de la crèche sont installés dans de nombreux foyers. L’histoire de la naissance de Jésus est indissociable de la fête de Noël.
Dans la Bible, elle apparaît dans les évangiles de Luc et de Matthieu, mais pas dans ceux de Marc et de Jean, où Jésus n’apparaît qu’à l’âge adulte, lorsqu’il est baptisé par Jean. L’histoire de la naissance de Jésus telle que nous la connaissons aujourd’hui est un mélange des récits de Luc et de Matthieu, enrichi d’éléments qui ont été ajoutés au fil du temps, tels que les Rois mages, décrits dans la Bible comme des astrologues.
Leur nombre n’y est pas mentionné, mais il est question de trois cadeaux’, explique Moisés Mayordomo. Ce professeur de théologie est spécialisé dans le Nouveau Testament et ses recherches portent sur la manière dont les histoires bibliques sont racontées et perdurent aujourd’hui, notamment dans les films et les séries.
Il estime que les textes bibliques doivent être considérés comme littéraires, au même titre que les autres textes, comme des récits au potentiel fantastique et mythologique. Les histoires bibliques sont toujours des ’fictions’, c’est-à-dire qu’elles sont façonnées et formées. Les récits qui nous émerveillent et qui contiennent des éléments auxquels nous pouvons nous référer aujourd’hui sont ceux qui survivent le mieux dans la mémoire collective. Elles font partie de notre canon culturel ; elles entrent également dans la culture populaire par le biais des films et de la musique, selon Mayordomo.
Les histoires sont liées à la réalité
Ce sont des récits avec une problématique, un tournant et une solution qui nous interpellent. On pense par exemple à Noé et à son arche, avec laquelle il sauve les animaux et les hommes du déluge. C’est en fait une histoire terrible, car la plupart des gens se noient - et pourtant, elle figure dans presque toutes les bibles pour enfants.’ Les crises, leur dépassement et de nouvelles crises : Nous connaissons cela dans notre propre vie.L’histoire de Noël utilise ce répertoire qui fait les bonnes histoires. L’évangéliste Luc, en particulier, rend son récit divertissant et captivant, selon Mayordomo.
Joseph doit entreprendre un long voyage avec Marie, qui est enceinte. Toutes les auberges sont complètes. Il ne leur reste qu’une étable pour se loger et, en fin de compte, pour accoucher.
Les bergers présents renforcent encore cette image de pauvreté : ’Ce sont des gens simples. Ils vivaient en dehors de la ville et ne faisaient donc pas partie de la société’, explique Moisés Mayordomo. Ce sont donc les pauvres qui sont les premiers près de la crèche et qui trouvent de l’espoir dans ce nouvel intercesseur. La naissance d’un enfant symbolise l’arrivée dans le monde de quelque chose de nouveau, qui n’était pas encore là auparavant. C’est toujours un signe d’espoir’, explique Moisés Mayordomo.
Des dirigeants issus de la classe ouvrière
L’histoire de Noël est racontée du point de vue d’une classe sociale inférieure. Joseph est un artisan de Nazareth, une ville qui n’a aucune importance. Et Marie, jeune fille juive non mariée, met au monde le fils de Dieu. Elle ne vient pas d’une famille importante et n’est pas non plus décrite comme particulièrement pieuse. On ne sait pas pourquoi elle a été choisie.Le message est clair : Dieu est du côté des faibles", explique Mayordomo. Ainsi, même Hérode, qui craint pour son pouvoir, ne parvient pas à tuer cet enfant. Il y a aussi une critique du pouvoir.
L’expert biblique trouve remarquable que l’on n’ait jamais fait plus de Jésus au fil du temps : Il est toujours resté un homme issu de la classe ouvrière et a continué à vivre dans des conditions modestes. Et pourtant, il a pu faire la différence et a eu des disciples, même sans richesse matérielle ni forme de pouvoir classique.
