15.03.16 - Douze ans après sa création à l’EPFL, le langage de programmation Scala a plus d’un demi-million d’utilisateurs dans le monde, dont Twitter, Netflix ou Swisscom. L’EPFL lance un centre consacré au développement de ce langage libre et open source.
Professeur à l’EPFL, Martin Odersky a créé le langage Scala en combinant deux branches habituellement opposées de la programmation. « A l’origine, c’était un projet de recherche qui voulait concilier deux manières de faire, la programmation orientée objet et la programmation fonctionnelle, en une troisième voie», explique le chercheur. Efficace et moderne, ce langage de haut niveau offre le meilleur des deux mondes, et permet d’exprimer de manière concise et élégante des modèles de programmation courants.
Le langage Scala, de l’anglais « scalable » (« qui peut être mis à l’échelle ») a l’avantage d’être d’approche aisée tout en étant capable de s’adapter à des projets de grande ampleur. De plus, il peut être greffé sur des systèmes existants, ce qui le rend attractif pour de nombreuses entreprises. Des caractéristiques qui ont assuré son succès, en particulier dans l’industrie : lancé en 2004, Scala compte plus de 500’000 développeurs à travers le monde. Il est aujourd’hui utilisé par des compagnies comme Twitter, Netflix, Swisscom, the Swiss Stock Exchange, par de nombreuses banques, institutions financières et médias comme le New York Times ou le Huffington Post, ou encore par Spark, le projet de data science le plus important des dix dernières années.
Pour assurer un soutien durable à son langage phare, L’EPFL lance aujourd’hui le Centre Scala, avec le support de cinq partenaires : IBM, Goldman Sachs, Nitro, Lightbend et Verizon. Ce centre, installé à l’EPFL, sera entièrement consacré à l’amélioration du langage lui-même. « Notre principal objectif est de garantir que le langage Scala soit toujours libre et ouvert à tous », explique Heather Miller, directrice de ce nouveau centre. Concrètement, l’EPFL se focalisera sur le raffinement de Scala en tant qu’outil de programmation. « L’EPFL doit jouer un rôle de et guider les développeurs de la communauté open source pour continuer à améliorer le langage lui-même, ainsi que ses outils et sa documentation, souligne Martin Odersky. Il reste tant de possibilités de découvertes dans notre domaine, et j’espère que l’EPFL pourra y contribuer dans le futur. »
Le Centre Scala s’occupera également de produire des cours en ligne gratuits (Massive Open Online Courses). Le premier du genre, « Functional Programming Principles in Scala » donné par Martin Odersky, reste le MOOC le plus populaire proposé par l’EPFL. À noter que l’EPFL vient de lancer un mini-cursus de quatre cours en ligne dédiés au langage Scala sur Coursera. Cette spécialisation couvre les principes de base et la conception de programmes fonctionnels avec Scala, la programmation parallèle et l’analyse de Big Data avec Scala et Spark.