Un collectif non reconnu par l’Ecole a appelé à une manifestation pro-palestinienne dans les murs de l’EPFL. La Direction a proposé de rencontrer demain des représentants de ce mouvement et a demandé aux manifestants de quitter les lieux de façon volontaire, ce qu’ils ont fait dans le calme peu avant 18h.
L’EPFL déplore l’occupation, de 11h45 à 18h ce 7 mai, du hall du bâtiment SG par quelque 80 personnes. La manifestation a été organisée par la «Coordination étudiante pour la Palestine», qui n’est pas une association de l’EPFL reconnue. Elle intervient alors que ce même groupe a fait parvenir des revendications par email le vendredi 3 mai.
La direction de l’EPFL a envoyé une délégation pour tenter de nouer un dialogue avec les membres de la communauté EPFL présents sur place. Au terme de cinq heures d’échanges, les partie se sont entendues sur l’organisation le lendemain d’une discussion entre des membre de la la Direction et une délégation représentative étudiante, en nombre équivalent, qui portera sur leurs revendications. Il a en outre été convenu qu’un procès-verbal sera rendu public au terme de cette rencontre et qu’une conférence de presse bipartite sera organisée. La direction s’est également engagée à ne prendre aucune sanction académique à l’encontre des manifestants.
L’accord demandait aussi aux manifestant de quitter les lieux de leur plein gré, ce qu’ils ont fait peu avant 18h, sous présence policière mais sans intervention de leur part.
Afin d’assurer le maintien des activités de l’école, l’ensemble des bâtiments du campus est réservé aux seuls membres de la communauté EPFL jusqu’à nouvel ordre. L’accès se fait au moyen des cartes Camipro. Il n’est pas autorisé de laisser entrer des personnes qui ne font pas partie de la communauté EPFL.
Ces événements suscitant beaucoup d’interrogations de la part de la communauté, la rédaction publie ci-dessous les principales questions et réponses.
Pourquoi avoir barricadé le bâtiment’
- D’abord pour des raisons de sécurité, pour éviter que des centaines de personnes s’y trouvent sans qu’un concept de sécurité / plan d’évacuation spécifique ait été élaboré (comme cela serait fait pour une manifestation).
Pourquoi avoir chaîné des sorties de secours’ - Il s’agissait de limiter le nombre de points de passage, mais il restait un nombre largement suffisant de sorties et la présence des agents de sécurité aurait facilité toute évacuation d’urgence. Il n’y a jamais eu aucun risque sécuritaire de ce point de vue. Un agent était présent à chaque porte fermée pour pouvoir l’ouvrir au besoin.
Pourquoi avoir voulu évacuer les manifestants dès le premier jour’ La mission de l’EPFL est de faire de l’enseignement, de la recherche et de favoriser l’innovation. Même "pacifique", une manifestation de ce type entrave clairement le fonctionnement normal d’un bâtiment en raison des perturbations (bruit et mouvements) qu’elle génère.
Qu’est-ce que l’EPFL a proposé, pourquoi des "sionistes" au townhall’ - Pour aller dans le sens des revendications des manifestants qui voulaient une présence de la direction "en plénum", la Direction de l’EPFL a proposé l’organisation d’une table ronde pour toute la communauté EPFL. Toute manifestation à caractère partisan étant interdite à l’EPFL, il allait de soi que le panel devait être équilibré. La présence d’un·e représentant·e des membres de la communauté EPFL qui n’ont pas la même lecture de la situation que les manifestants était donc indispensable dans ce cadre.
Y a-t-il eu de la violence’ - Non, ni les services de sécurité ni les forces de police n’ont eu besoin d’utiliser la force. La fermeture des accès du bâtiment, qui a été perçue par certain·e·s comme une réaction violente, a été mise en oeuvre pour assurer la sécurité de chacun·e.
Pourquoi la police était-elle présente sur les lieux’ - La Direction a rapidement fait savoir aux manifestants que l’EPFL n’accepterait pas que le bâtiment soit occupé durant la nuit. Dans le cadre des discussions de l’après-midi, ils et elles ont été priés de quitter les lieux pacifiquement pour 17h, faute de quoi une évacuation serait réalisée. Les discussions s’étant prolongées au-delà, un délai à 17h30 a ensuite été accordé. Les forces de polices étaient présentes, mais n’ont pas eu besoin d’intervenir.
Pourquoi avez-vous accepté Shalom comme association reconnue, et pas la CEP’ - L’EPFL n’a jamais reçu de demande de reconnaissance d’association de la part des membres de la "CEP". Elle a en revanche reçu une telle demande pour Shalom le 29 janvier 2024 et a reconnu l’association le 2 avril.
Pourquoi acceptez-vous malgré tout de rencontrer la CEP’ - La Direction de l’EPFL ne rencontrera pas "la CEP", mais une délégation d’étudiantes et étudiants de l’EPFL qui porteront leur message. Nous pensons qu’il est très utile que nous puissions avoir une discussion approfondie, dans un cadre paisible, afin qu’ils et elles puissent exprimer leurs revendications et que nous puissions leur répondre de façon approfondie.
Quelles réponses allez-vous apporter à leurs revendications ’
- Le procès-verbal de la rencontre sera rendu public à la suite de celle-ci, dans la soirée du 8 mai.
Quelles sont à l’heure actuelle vos collaborations avec des institutions israéliennes, pour lesquelles les manifestants demandent un boycott’ Nous comptons actuellement 25 programmes de recherche actifs impliquant plusieurs partenaires, dont certains sont en Israël. 22 d’entre eux sont des programmes européens H2020 ou Horizon Europe, 2 sont des projets FNS, le dernier est un projet de la Confédération. Les principales institutions israéliennes participant à ces projets sont le Weizmann Institute of science (7 projets), Technion (4 projets), The Hebrew University of Jerusalem (4 projets).
Une liste complète de ces projets est en cours de compilation et sera prochainement disponible à cette adresse: go.epfl.ch/CollaborationsIsrael